Témoignages : « Merci à un soignant »

Zélie
19 août
4 min de lecture

Dernière mise à jour : 11 sept.

Nous devons tous quelque chose à quelqu’un. Dans cette série d’articles, nous vous proposons de remercier quelqu’un envers qui vous éprouvez de la reconnaissance. À la suite d’un appel à témoignages dans notre infolettre, des lectrices nous racontent, ce mois-ci, leur gratitude envers une personne soignante - en l’occurrence, nous avons reçu uniquement des récits concernant une sage-femme ou une infirmière.

Ariane : « Je me souviendrai toujours de sa délicatesse »

« Enceinte pour la première fois, nous allions avec mon mari le cœur léger à l’échographie du premier trimestre, après avoir déjà vu cette petite vie à une écho de datation.

Chloé, sage-femme échographiste m’installe et commence à chercher notre petit bébé à l’aide de sa sonde. Les minutes passent sans rien nous montrer, elle cherche toujours et nous redemande avec insistance les dates (conception présumée, la date d’échographie de datation...). Mon mari fourrage dans tous les papiers de grossesse, tandis que moi je commence à comprendre ce qui se passe et fonds en larmes.

Chloé m’attrape alors doucement le bras et me dit : "Je crois que vous comprenez ce qui se passe, je suis désolée... C’est super dur ce que vous êtes en train de vivre", avec une si grande compassion dans son toucher et dans son regard. Puis elle me montre enfin notre tout tout petit sur l’écran et me dit : "Voilà il est là, il est trop petit, beaucoup trop petit..."

Je me souviendrai toujours de sa délicatesse qui a rempli mon cœur brisé d’une force si apaisante. Je m’émerveille encore de la douceur avec laquelle elle nous a appris cette douloureuse nouvelle, nous laissant comprendre par nous-mêmes, sans poser de mots qui sont, dans ce genre de situation, toujours indélicats.

Je suis sûre que la façon dont elle nous l’a annoncé nous a aidés à accepter la nouvelle. C’était tellement rempli d’humanité, quand bien même Chloé doit être confrontée à ce genre de cas tellement régulièrement. Cette sage-femme aura toujours une place dans mon cœur de maman, elle qui a tant fait pour moi sans le savoir.

Cependant, l’appel à témoignages de Zélie m’a fait réaliser que cela faisait longtemps que je voulais que cette sage-femme sache à quel point elle m’a aidée. Je suis donc allée lui déposer la semaine dernière un bouquet et une lettre ! » Ariane

Laure : « C’était une joie pour moi d’aller à ces rendez-vous »

« Après avoir passé 4 ans à Bruxelles, nous avons quitté la Belgique pour la campagne française. De toutes les possibilités offertes par la capitale belge, celle qui me manque le plus est... le cabinet de sages-femmes Amala !

J’ai pu bénéficier de leur accompagnement pour la naissance de mon deuxième enfant et elles ont été formidables. J’ai pu faire avec la même petite équipe de sages-femmes tout le "parcours" depuis le début de la grossesse jusqu’aux 6 mois du bébé, en passant par le suivi de grossesse, la préparation à la naissance, l’accouchement à domicile, les visites à domicile post-partum, la rééducation du périnée, des massages...

En congé parental à l’époque avec un petit garçon non scolarisé, je me sentais très seule, sans personne à rencontrer dans la journée. C’était une joie pour moi d’aller à ces rendez-vous dans des pièces très chaleureuses, avec des sages-femmes qui prenaient toujours le temps nécessaire, qui m’accueillaient toujours bien avec mon petit garçon parfois turbulent, et qui avaient une conception de la naissance très "naturelle", laissant le plus de liberté et de choix possible à la femme.

Quand la naissance s’est annoncée une nuit d’hiver, quelle tranquillité de savoir que non seulement je n’avais pas à partir de chez moi, mais qu’en plus l’une des sages-femmes que j’appréciais allait arriver ! Après la naissance, cela m’a fait beaucoup de bien également d’avoir leurs visites tous les jours au début, pas uniquement pour peser le bébé et vérifier mes saignements - comme c’était le cas à la maternité pour mon aîné - mais pour discuter, reparler de la naissance... Prendre le temps d’un échange tout simplement.

Je suis très reconnaissante à ces sages-femmes qui m’ont fait énormément de bien, même au-delà de cette période. Elles m’ont aussi ouvert tout un univers de réflexions autour de la grossesse, de la naissance et de la confiance en soi, qui m’ont servi notamment pour la naissance suivante, en France. » Laure

Marie-Anne : « Elle l’avait baptisé Jean »

« Il y a quelques années, j’ai fait une fausse couche. Le lendemain, une infirmière est entrée dans ma chambre, m’a demandé si j’étais catholique, et ma réponse étant positive, elle m’a confié qu’elle l’avait baptisé Jean. Je lui en serai éternellement reconnaissante ! » Marie-Anne

Anne : « Cette sage-femme s’est souvenue de moi »

« J’avais accouché de notre numéro deux et, à la fin de la journée, une sage-femme frappe et entre dans ma chambre, tout sourire, son sac à main sur l’épaule, sa veste sous le bras, prête à se changer avant de rentrer chez elle, et me dit : "Je vous ai eue en échographie, j’ai appris que vous aviez accouché. Toutes mes félicitations !"

Son apparition éclair m’a beaucoup touchée, son sourire surtout ! Cette sage-femme échographiste, qui travaillait dans un gros hôpital et qui voyait passer des dizaines et des dizaines de patientes dans la journée, comment pouvait-elle se souvenir de moi ? Cela m’a bouleversée ! Elle se réjouissait pour moi que ce petit être que nous avions vu ensemble in utero soit désormais à côté de moi, dans un berceau.

Je n’oublierai jamais le rôle de soignante que cette personne a tenu, jusqu’au bout, allant jusqu’à faire le tour des chambres, à la fin de la journée - elle qui devait avoir un rythme différent de celui de ses collègues en suite de couches - pour féliciter les patientes qu’elle avait vues en consultation, pour se réjouir pour elles et avec elles de ce petit bébé paisible qui venait de naître. » Anne

Textes recueillis par S. P.