Agnès : « Je suis tombée amoureuse de mon meilleur ami »
- Zélie
- 20 oct.
- 3 min de lecture

Il est des situations où l’on vit comme une seconde rencontre : une personne que l’on pensait connaître apparaît sous un jour nouveau. D’une amitié qui se transforme en douceur, la relation gagne en intensité pour bouleverser en profondeur, se doubler de passion et parfois ouvrir un nouveau chapitre.
Agnès, lectrice de Zélie - le prénom a été modifié -, a souhaité témoigner de cette histoire qui est la sienne, sous la forme d’un récit. Une délicatesse de sentiments digne d’un roman de Jane Austen.
« Lors d’une sortie en bateau, Agnès, alors étudiante, rencontre Éric, grand brun à l’humour incisif. Les conversations vont bon train et, si elle est amusée par ses propos saillants, elle, littéraire pur jus, est agacée par certaines déclarations péremptoires du jeune homme, notamment sur l’évidente supériorité des profils scientifiques.
« A la fin de cette journée, je me suis dit : "Ce garçon est drôle et a un sens de la répartie génial, mais il est vraiment trop ironique et direct." »
Ils se croisent épisodiquement dans les mois qui suivent. Une semaine de vacances entre amis va permettre à Agnès et Éric de mieux se connaître. Le temps long permet des discussions beaucoup plus profondes que leurs habituelles joutes verbales dont le but consistait à avoir le dernier - bon - mot. Elle trouve ses propos intéressants et ses jugements justes, aime entendre son point de vue, mais surtout, elle est touchée par la bonté qu’elle découvre chez lui. Une franche amitié naît, qui leur offre un espace de paroles vraies et libres de toute espèce de séduction.
Les vacances finies, ils se revoient souvent avec plaisir. Un soir, quittant Éric, Agnès se dit : « "Vivement que je le retrouve !" Dès que cette pensée a émergé, je me suis dit : "ça va pas, non ? Qu’est-ce qui te prend ? C’est un très bon ami, c’est tout." »
Après un énième après-midi passé ensemble à discuter de leurs projets respectifs, elle réalise qu’elle verrait bien son avenir avec lui. Pensant au célèbre refrain « Les histoires d’amour finissent mal, en général », elle évacue cette idée, n’ayant pas du tout envie de gâcher cette belle amitié, confortable et sécurisante.
Et pourtant... Cupidon a bien décoché ses flèches. La manière dont leur relation change imperceptiblement au fil du temps est mystérieuse et indescriptible. Ils le ressentent tous les deux, sans se le dire.
Arrive un moment où ils ne peuvent plus taire leurs sentiments. Cet aveu est à la fois très fort et paisible. « C’était devenu évident, je ne pouvais plus envisager la vie sans lui, et visiblement il ne pouvait non plus l’imaginer sans moi. Nous n’avons pas vécu l’exaltation grisante du coup de foudre, mais nous avons éprouvé une joie très vive et un élan tout neuf, alors que nous nous voyions régulièrement depuis longtemps. Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous nous sommes regardés autrement, avec les lunettes des amoureux, des paillettes dans les yeux et des papillons dans le ventre. Il y a eu comme un nouveau départ. C’est étrange : nous n’avons pas eu l’excitation de la découverte, et pour cause... et pourtant tout a changé. »
Et après ? Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants !
Selon Agnès, avoir été amis avant d’être amoureux a facilité les débuts de leur mariage : « Nous n’avons pas eu le sentiment d’avoir à faire des efforts pour nous comprendre et nous adapter, contrairement à pas mal de couples d’amis. Nous nous connaissions vraiment bien et avons sans doute moins idéalisé l’autre que lorsqu’on tombe d’abord amoureux et que l’on se découvre ensuite. »
Cela n’a évidemment pas empêché des moments plus difficiles et des réajustements nécessaires (le contraire serait étonnant en trente-cinq ans de mariage).
Agnès conclut : « J’avais lu, étant plus jeune, un article dont le sujet était : "Célibataires, vous n’avez peut-être pas à aller chercher bien loin : et si le mari ou la femme que vous attendez n’était autre que votre meilleur ami ?" et j’avais trouvé cette option vraiment pas très "glamour" : elle m’évoquait furieusement un mariage de raison. Je peux aujourd’hui témoigner qu’un de mes amis les plus proches est devenu mon mari, et que la passion a été au rendez-vous ! » Texte recueilli par S. P.
Lire d'autres témoignages sur le thème de la rencontre dans Zélie n°108 - Octobre 2025, à télécharger gratuitement.
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