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Les illustrations de Noël de Margaret Tarrant



Cet article est extrait de Zélie n°90 - Décembre 2023, à télécharger gratuitement.



Peut-être vous êtes-vous déjà plongés, enfants, dans le monde féérique des illustrations de Margaret Tarrant. Si son nom est complètement inconnu en France, il n’en est pas de même en Grande-Bretagne : elle est l’une des illustratrices anglaises les plus connues du début du XXe siècle, et ses illustrations sur les Fées des fleurs ont été extrêmement appréciées dans les années 1920.


Outre les aquarelles élégantes ou malicieuses de lutins et de fées des bois, il est un thème dans lequel l’artiste excelle : celui des images de Noël. De même que Béatrix Potter avait commencé sa carrière de dessinatrice en proposant ses dessins de cartes de vœux à un éditeur en 1890, de même, Margaret Tarrant (1888-1959) débute en travaillant pour des éditeurs de cartes de Noël dès 1916. Elle n’a alors que dix-huit ans, et son premier livre illustré est imprimé deux ans plus tard.


Les illustrations de Noël de Margaret Tarrant incarnent toute la magie de la saison des fêtes, d’une manière qui transporte les spectateurs dans un monde intemporel de rêve et de douceur. Sa capacité à capturer l’innocence et la joie de l’enfance lui a valu une grande popularité.




L’esthétique délicate et enchantée de ses illustrations est notamment influencée par le préraphaélisme, qu’elle a eu l’occasion d’étudier lors de sa formation à la Clapham School of Art, puis à la Guildford School of Art. Elle s’inspire également, pour les entrelacs de ses bordures, des enluminures médiévales, tout en complétant cet intérêt par l’étude précise de la faune et de la flore. Ainsi, tout autant que d’enfants jouant dans la neige, ses aquarelles de Noël sont peuplées d’animaux de la forêt, lapins, rouge-gorges et écureuils, représentés avec beaucoup de précision et de charme à la fois.


Quant à ses cartes de Nativité, elles dégagent une atmosphère inoubliable de douceur et d’émotion. Margaret Tarrant met tout particulièrement en avant l’amour maternel et la tendresse infinie de la Vierge Marie, ainsi que les anges qui entourent fréquemment la scène de leur aura lumineuse, renforçant encore son caractère intimiste et chaleureux. L’usage de l’aquarelle lui permet de conforter cette atmosphère sereine et céleste, par l’apposition de teintes délicates.


Un certain goût pour l’anecdote se révèle, notamment dans l’imagination prodiguée aux détails des vêtements ; mais la clarté des compositions, l’usage fréquent du profil et le dessin des chevelures courtes trahissent un charme très « années 1920 », qui plaît tout particulièrement aujourd’hui.



Ainsi, qu’elles soient une madeleine de Proust ou une découverte tardive, les illustrations hivernales de Margaret Tarrant n’ont rien perdu de leur enchantement merveilleux et intemporel. Joyeux et saint Noël ! Victoire Ladreit de Lacharrière, diplômée en histoire de l’art et portraitiste




© Photos de l’article : Sofi/Flickr CC BY-NC 2.0 DEED



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