top of page

Côme et Astrid, une entreprise familiale





En 2017, Astrid et Côme Besse ont fondé la Divine Box, qui propose des produits monastiques sur abonnement. La sœur et le frère partagent une grande complicité, nourrie par cette expérience entrepreneuriale.



Lorsque nous poussons la porte des locaux de la Divine Box, Côme, 29 ans, et Astrid, 34 ans, nous accueillent avec le sourire. Avec eux, une salariée et une stagiaire travaillent dans une ambiance de start-up. Autour d’un thé et de quelques produits monastiques, ils nous racontent leur relation bien particulière.


« Nous avons toujours eu des atomes crochus et bien rigolé ensemble », explique Côme, le quatrième et dernier de la famille, Astrid étant la deuxième. Celle-ci explique : « Côme est cartésien et a un esprit matheux, tandis que je suis plus créative, je vais "dans tous les sens". Mais nous sommes tous les deux assez peu timides, nous aimons bien voir nos amis et nous mettre au service des autres ».


Il y a quelques années, Astrid et Côme discutaient ensemble de leurs stages ou emplois respectifs, en ayant les mêmes constats et frustrations. « Nous nous étions toujours dit, sur le ton de la blague : "On montera une boîte ensemble" », raconte Astrid.


Son frère poursuit : « A un moment, tu venais d’arrêter ton travail, et moi je faisais un Master d’entrepreneuriat où on nous encourageait à monter une boîte. En goûtant le pâté du Père Marc de l’abbaye de Bricquebec, nous nous sommes dit que si on ajoutait du fromage et de la bière, deux produits associés aux monastères, on pourrait essayer de faire une box d’apéro monastique ! » Après une campagne de financement participatif sur Credofunding couronnée de succès, le premier colis de la « Divine Box » a été envoyé en avril 2017.


« Au début, je voulais aider Côme, car cela m’amusait de travailler avec lui, se rappelle Astrid. Au bout de 6 mois, j’ai décidé de m’engager durablement dans cette aventure ! » Si au début, la sœur et le frère réalisaient les mêmes tâches, il se sont réparti les rôles : Astrid s’occupe de la relation aux fournisseurs, notamment les abbayes, les fournisseurs de cartons et la logistique ; elle réalise le livret explicatif qui accompagne chaque box mensuelle et thématique. Elle est également chargée de l’administratif, des ressources humaines et de la comptabilité.


Quant à Côme, il travaille sur la communication et le marketing, la newsletter - où l’on retrouve d’ailleurs la bonne humeur qui caractérise le duo -, les réseaux sociaux, le service client et le site web.


Travailler entre frère et sœur comporte des avantages. « Nous pouvons tout nous dire, sans forcément devoir chercher à y mettre les formes, confie Astrid. On va droit au but. De plus, on se connaît très bien. Tout cela est un gain de temps et d’énergie. En cas de souci, on sait qu’on peut se dire les choses. Pour nous, la relation entre frère et sœur est plus importante que l’entreprise ; en cas de problème majeur pour celle-ci, on sait que la relation sera préservée. »


Elle ajoute : « Nous avons une grande confiance l’un envers l’autre. On sait qu’on peut s’appuyer sur l’autre quoi qu’il arrive. » Elle affirme : « J’aime beaucoup Côme. Il a beaucoup de patience et d’amour envers moi - notamment lorsque j’arrive un peu en retard ! »


Domitille, leur salariée, explique avec le sourire que le frère et la sœur ont un langage particulier, bien à eux. « Nous essayons d’expliquer aux autres ces private jokes, déclare Côme, comme le fait de s’amuser à parler en anglais, comme le faisait notre père ! »


Parmi les défis posés par le travail en famille, se trouve la porosité entre vie professionnelle et vie personnelle. Astrid raconte : « Au début, on parlait tout le temps uniquement de la Divine Box ; depuis un an ou deux, quand nous sommes en dehors ou en famille élargie, nous l’évoquons moins ». Les vacances avec leurs parents et leurs deux frères leur redonnent « un capital légèreté et rigolade ».


La sœur et le frère ont parfois des désaccords – et cela a pu permettre de faire finalement les bons choix. Cependant, même si leurs échanges peuvent parfois paraître « musclés », ils affirment que pour eux, ce genre de discussion n’a pas de dimension émotionnelle : « C’est juste de l’information ».


Travailler avec des monastères n’est pas anodin. Côme souligne que leurs visites dans les abbayes permettent de discuter avec les moniales et de nourrir leur foi. « Quand ma fille a été hospitalisée pendant six mois, les moniales ont prié pour elle », raconte celui qui est marié et père.


Si Côme et Astrid ont reçu la foi en famille, ils n’ont pas eu le même parcours spirituel : « J’ai vécu un désert, confie Astrid, et c’est le fait de travailler avec la Divine Box qui a permis un renouveau dans ma foi. » Elle se tourne vers son frère : « C’est grâce à toi, Côme ». Solange Pinilla



Photo © Divine Box


Derniers articles
bottom of page