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Bienheureuse Pauline Jaricot


© OPM



Le dimanche 22 mai 2022, à 15 heures, à Lyon, débutera la messe de béatification de Pauline Jaricot, présidée par le cardinal Luis Antonio Tagle, préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples.



Car Marie-Pauline Jaricot, de son nom de baptême, a un message d’actualité à transmettre. Non seulement cette Lyonnaise du XIXe siècle nous montre un modèle de sainteté féminine engagée dans le monde, mais elle nous rappelle également une double mission : auprès des pauvres près de chez nous - elle qui fut touchée par la misère sociale à sa porte -, et auprès des pauvres loin de chez nous - elle soutint les missions en inspirant l’œuvre de propagation de la foi.


Chacun peut transposer cette charité dans sa propre réalité, tels que les parents pour qui les premiers pauvres - c’est-à-dire personnes dans le besoin - sont leurs enfants, à nourrir, aimer et évangéliser. On peut aussi, quand on ne peut offrir du temps, donner financièrement, même un « petit sou » comme y invitait Pauline Jaricot.


Dans tous les cas, celle qui était amie avec le saint Curé d’Ars trouvait la source de son action dans l’Eucharistie, montrant l’origine de la Charité. Solange Pinilla



Pauline Jaricot, une vie de prière et d’action



C'est dans une France ruinée par dix ans de révolution, au cœur d’un Lyon portant encore les stigmates de la guerre civile que naît Pauline Jaricot, à l’ombre de l’église Saint-Nizier, au sein d’une famille d’industriels de la soie le 22 juillet 1799. Elle est la dernière de sept enfants. Pauline reçoit un solide catéchisme, prie chaque jour et communie régulièrement. La vie lui est facile et douce dans une famille protégée au milieu des fureurs.


En 1815, au sortir de l’Empire, la France de la Restauration est fatiguée de la guerre et largement déchristianisée. Le besoin d’évangélisation est majeur. Pauline ressent un appel, aux Rameaux de 1816, en l’église Saint-Nizier, à l’issue du sermon. Se confiant au prêtre sur ses sentiments, elle décide de demeurer célibataire et de se consacrer à l’avènement du Royaume, par la prière, la propagation de la foi et les œuvres charitables.


Vivant depuis quelques temps, avec sa famille, dans le quartier voisin de Saint-Polycarpe, au milieu des ouvriers de la soie, elle porte secours aux pauvres. C’est à partir de ce temps que se déploie une personnalité d’organisatrice infatigable. En 1817, elle fonde sa première communauté, les « Réparatrices du cœur de Jésus, méconnu et méprisé », l’une des premières en France consacrée à la dévotion au Sacré-Cœur. Ce sont les ouvrières qui d’abord la rejoignent.


« Ce qui frappe le plus tout homme animé d’un esprit de justice et d’humanité dans l’examen de la situation de la classe ouvrière, c’est l’état de dépendance et d’abandon dans lequel la société livre les ouvriers aux chefs et aux entrepreneurs des manufactures. » Pauline Jaricot

Peu après, en 1819, un grand frère de Pauline, entré au séminaire, lui demande des fonds pour soutenir l’action en Chine des Missions étrangères de Paris. Elle initie un système de quête, qui va se structurer avec des groupes de fidèles organisés en dizaines, chargés de prier et de contribuer financièrement à la Mission. L’œuvre de Pauline se répand en France et devient, en 1822, l’œuvre de Propagation de la Foi, toujours existante et rattachée aujourd’hui aux Œuvres pontificales missionnaires.


En 1826, la jeune femme fonde l’œuvre du Rosaire vivant. Des équipes de quinze membres sont constituées, chacun s’engageant à dire une dizaine du rosaire et à en méditer un mystère, mais aussi à méditer régulièrement le chemin de croix et à adorer le Seigneur dans l’eucharistie. L’œuvre est reconnue par le pape, et se répand, constituant une chaîne de prière de plusieurs millions de membres. Reprise plus tard, cette intuition est à la source des équipes du Rosaire.


D’autres projets missionnaires se développent, mais la question sociale rattrape Pauline. Les années 1830 et 1840 sont marquées par plusieurs révoltes des ouvriers de la soie, les canuts, à Lyon. Pauline prie à Fourvière, secourt les blessés sur le champ de bataille et reçoit d’eux une juste admiration. Elle réfléchit à un moyen matériel de changer durablement leur sort.


Après l’échec d’un projet de création d’une banque de prêts sans intérêts, et dont les bénéfices des placements du capital auraient été versés aux œuvres missionnaires, elle se lance, en 1845, dans la création d’une forge modèle, à Rustrel, dans le Vaucluse. Les hauts fourneaux sont flanqués d’un logement décent pour les ouvriers, d’une chapelle, d’une école et d’un moulin à farine. Il s’agit d’améliorer la condition ouvrière, mais aussi de former des ouvriers chrétiens appelés à devenir missionnaires dans le monde du travail.


Hélas ! L’affaire est confiée à un gérant véreux et fait faillite. Loin de se résigner, Pauline s’acharne à la faire vivre jusqu’en 1852. Ruinée et endettée, elle n’est sauvée que par le secours de ses nombreux amis réunis dans ses œuvres précédentes et reçoit même l’appui du pape Pie IX.


Elle vit désormais de secours, et continue elle-même d’aider les pauvres et de veiller sur ses nombreuses œuvres. Elle meurt le 9 janvier 1862. Les ouvriers de Lyon accompagnent le cortège de celle qui avait tant fait pour eux et pour Dieu. L’Eglise déclare Pauline Jaricot vénérable en 1963, et bienheureuse le 22 mai 2022. Gabriel Privat


Article initialement paru dans Zélie n°45, Octobre 2019


Avec les « filles de Marie », une communauté de jeunes filles pieuses qu’elle vient de fonder, Pauline s’installe en 1833 à mi-hauteur de la colline de Fourvière, dans une maison qu’elle a achetée et nommée « Lorette ». © Archives OPM



Catherine Masson : « J’ai découvert un beau visage de femme, de croyante »



Entretien avec Catherine Masson, maître de conférences honoraire à la Faculté libre de sciences humaines à Lille et auteur de la biographie Pauline Jaricot, parue en 2019 aux éditions du Cerf. Une version abrégée de cet ouvrage vient d’ailleurs d’être publiée chez le même éditeur : Pauline Jaricot, laïque et sainte.


Zélie : Qu’est-ce qui vous a amenée à écrire un livre sur Pauline Jaricot ?


Catherine Masson : Mon fils, qui anime l’émission « Pèlerins de Dieu » sur RCF Hauts-de-France, a évoqué Pauline Jaricot. Il m’a suggéré de reprendre sa biographie, laissée inachevée après le décès de son historien, un jésuite. Je suis historienne et je travaille particulièrement sur l’histoire de l’Église, et notamment celle des laïcs. Même si au départ, j’étais un peu inquiète à l’idée de me plonger dans la spiritualité du XIXe siècle, j’ai découvert un beau visage de femme, de croyante.


Dans quel contexte Pauline Jaricot naît-elle à Lyon en 1799 ?


Il s’agit du contexte de la Révolution française, après la période de la Terreur qui a été dramatique à Lyon. C’est une période où l’industrie du textile et de la soie se développe ; le père de Pauline a fait fortune dans la soie.


En 1816, Pauline décide de rester célibataire et de se consacrer à l’avènement du Royaume. Est-ce quelque chose de courant à l’époque ?


A l’âge de 17 ans, elle vit en effet ce qu’elle appelle sa « conversion » et décide de se consacrer à Dieu et aux autres. C’est rare en effet, car le choix se faisait entre le mariage et la vie religieuse. Pauline sent que devenir religieuse n’est pas son chemin. à la basilique de Fourvière, elle fait vœu de chasteté. « Mon cloître, c’est le monde », dira-t-elle. « Ce chemin n’a pas été tracé. » Elle aura néanmoins des difficultés à pérenniser ce modèle pour ses filles spirituelles.


Quel est le caractère de Pauline Jaricot ?


Elle a quelque chose d’entier. Avant sa conversion, elle menait une vie gaie et très mondaine. Après ce jour, elle se donne de façon tout aussi entière, avec une grande profondeur. Pauline est vive, intelligente, très attentive aux autres et donnée. Elle a un sens très fort des solidarités. Elle a aussi une vive imagination et une grande créativité, que l’on verra notamment dans ses œuvres. Enfin, elle découvre Jésus très tôt et a une foi à transporter les montagnes.


Quelle est la spiritualité de Pauline ?


Dans sa spiritualité, d’emblée, il y a la Croix. Quand elle vit sa conversion, elle prie au pied de la croix de Saint-Nizier à Lyon. Elle entend une voix lui demander : « Veux-tu souffrir avec moi ? ». Pauline offre sa vie au pied de la croix. Dans la dernière période de sa vie, qui sera très difficile, elle sera configurée à la Croix. Elle n’est pas doloriste, car elle ne recherche pas la souffrance, mais veut vivre dans le Cœur souffrant de Jésus – elle se rend d’ailleurs à Paray-le-Monial. Elle lui associe Marie ; c’est dans cette dynamique qu’elle récite le rosaire, afin de contempler, avec Marie, la vie de Jésus. Pauline confie de nombreuses personnes dans le Cœur de Jésus.


Un autre aspect de sa vie spirituelle est son amour de l’Eucharistie. Sa Première communion a été très importante pour elle. Avec ses parents, elle communiait tous les jours, ce qui était rare à l’époque. Pauline vit avec Jésus et le reconnaît dans son quotidien : sa vie est eucharistique.


Qu’est-ce qui amène Pauline à lancer l’Œuvre de propagation de la foi ?


La période est marquée par une passion missionnaire, associée aussi à une forme d’exotisme, qui fascine Pauline et son grand frère Philéas, alors qu’ils sont encore enfants. Philéas déclare : « Je vais en Chine ». « Moi aussi », déclare Pauline. « Tu ne peux pas y aller, car tu es une fille », répond son frère. Il ajoute : « Mais tu prendras un grand râteau et tu ramasseras des tas d’or et tu me les enverras ! » Des années plus tard, Philéas est séminariste en lien avec les Missions étrangères de Paris. Pauline décide de mettre en œuvre à Lyon l’idée du sou hebdomadaire qui existait déjà chez les anabaptistes. Pour le ramassage d’un sou par semaine, en vue du soutien des missions, elle invente un « plan » particulier : une dizainière ramasse les sous de 10 personnes, puis une autre pour 100 personnes... C’est de cette idée que naîtra en 1822 l’Œuvre de propagation de la foi.


Pauline a créé l’œuvre du Rosaire vivant. Pourquoi celle-ci a eu tant de succès ?


En effet, cette œuvre comptait 2 millions et demi d’associés à la mort de Pauline ! Sur 36 millions d’habitants à l’époque, c’est énorme. Cette œuvre était très importante pour Pauline, qui a une spiritualité mariale. Elle a l’idée d’appliquer au Rosaire ce qui fonctionnait pour l’œuvre de propagation de la foi. Il s’agit d’associer 15 personnes, dont chacune tire chaque mois un mystère du Rosaire et s’engage à dire une dizaine de chapelet par jour. Une rencontre mensuelle réunit ces personnes.


En 1845, Pauline se lance dans la création d’une forge modèle dans le Vaucluse, avec des logements, une école et une chapelle. S’inscrit-elle dans le mouvement des catholiques sociaux ?


Je dirais qu’elle en est plutôt une pionnière, précédant ce mouvement. Il y avait déjà Frédéric Ozanam qui était un catholique s’intéressant à la question sociale, dans le même quartier de Lyon, mais on ne sait pas s’ils se connaissaient. Pauline se rend compte de la misère des ouvriers, de la prostitution qui sévit. Elle a donc l’idée d’une usine chrétienne, qu’elle achète en 1845. Mais tout l’argent sera volé par deux escrocs. Le pape Léon XIII, auteur de la première encyclique sociale, Rerum novarum, publiée en 1891, a reconnu l’œuvre de Pauline Jaricot.


Comment Pauline articule-t-elle prière et action ?


Elle a une vie permanente de prière et une vie permanente d’action : elle agit en priant, et prie en agissant. Chaque jour, elle reçoit l’Eucharistie, médite la Parole de Dieu et les quinze mystères du rosaire. Cette vie intérieure accompagne une vie d’action : elle rencontre les ouvrières de son quartier, crée un atelier de fleurs artificielles avec elles. Elle les aide, en les embauchant et pas de façon surplombante ; et toujours dans le Cœur de Jésus.


De quels écrits de Pauline dispose-t-on aujourd’hui ?


Il existe un petit ouvrage nommé L’Amour infini dans la divine Eucharistie, qui a été réédité récemment. Il peut nous parler encore aujourd’hui. Une religieuse dominicaine, Sœur Marie-Monique, a publié des écrits personnels de Pauline Jaricot : Une âme de feu ; Correspondance avec une amie ; Le Rosaire vivant, cette harpe vraiment divine. Nous avons également les circulaires écrites par Pauline pour ses associés du Rosaire vivant, et qui sont d’une grande beauté.


Y a-t-il une phrase de Pauline Jaricot qui vous marque particulièrement ?


J’en vois deux. « J’ai tout appris à vos pieds, Seigneur » : au pied de la croix, au pied de l’autel et au pied des plus pauvres - et tout cela dans le cœur de Marie. L’autre phrase est « Demander, remercier et espérer » : demander beaucoup, et remercier parce que sûre d’être exaucée, quelle que soit la manière. Dans une vie de souffrances morales et physiques, Pauline vit dans l’abandon.


Selon vous, quelle est la fécondité de Pauline Jaricot aujourd’hui ?


Tout d’abord dans le fait que les œuvres qu’elle a créées existent toujours ! La Propagation de la foi est l’une des Œuvres pontificales missionnaires. Quant à l’œuvre du Rosaire vivant, elle est toujours présente en de nombreux lieux. Elle a aussi inspiré les Équipes du Rosaire, donnant en quelque sorte un coup de pouce à ce mouvement. Enfin, que le pape reconnaisse la sainteté de la vie de Pauline Jaricot nous montre qu’une femme jeune et laïque a quelque chose à dire au monde d’aujourd’hui. Sa prière et son action sont parlantes pour tous ; c’est un superbe modèle de sainteté incarnée. Pauline était de son siècle et nous appelle à nous incarner au XXIe siècle. Propos recueillis par S. P.


« J’ai aimé Jésus Christ plus que tout sur la terre, et pour l’amour de Lui, j’ai aimé plus que moi-même tous ceux qui étaient dans le travail ou la douleur. » (Pauline Jaricot)

5 initiatives autour de Pauline Jaricot


• Le prix Pauline Jaricot a été lancé récemment par les Œuvres pontificales missionnaires (OPM), en partenariat avec des médias chrétiens. Il invite les jeunes de 18 à 30 ans à réaliser un reportage sur la mission dans le monde. Des bourses ont été distribuées pour financer ce voyage, mais les reportages achevés peuvent être envoyés jusqu’au 30 septembre. La remise des prix aura lieu à l’automne prochain.


• Si l’on souhaite animer une veillée de prière avec découverte de la Lyonnaise, les Amis de Pauline Jaricot proposent un kit avec le déroulé pour les organisateurs et le livret des participants, alternant des dialogues sur les étapes de la vie de Pauline, des chants et des prières. à télécharger sur lyon.catholique.fr


• Marcher sur les traces de Pauline Jaricot à Lyon : c’est ce que proposent le diocèse de Lyon et les OPM à travers deux circuits complémentaires (maison natale de Pauline, église Saint-Nizier, chapelle Sainte-Philomène...), à retrouver sur issuu.com/diocesedelyon/docs/d_pliant_parcours_pauline


• Une bande dessinée sur Pauline Jaricot est actuellement en cours de financement participatif sur le site Credofunding. Les éditions Plein Vent proposent jusqu’au 29 mai la pré-vente de Pauline Jaricot. Aimer et agir, avec un scénario de Marie et Olivier Malcurat, et des illustrations de Francesco Bisaro. Les auteurs n’hésitent pas à présenter Pauline comme « une héroïne des temps modernes ».


• Prier avec Pauline Jaricot : c’est l’invitation du livret 9 jours avec Pauline Jaricot, paru aux éditions Magnificat, avec chaque jour la découverte de sa spiritualité, un extrait d’évangile, une œuvre d’art ou encore une méditation.


• La veille de la béatification, le 21 mai, aura lieu près de Lyon un colloque intitulé « La fécondité d’un charisme : Pauline Jaricot, l’œuvre missionnaire de l’Église et la Congrégation De Propaganda Fide ». L’entrée est gratuite. S. P.



Les Œuvres pontificales missionnaires aujourd’hui


© OPM


A partir de l’idée de Pauline de collecter pour les missions en regroupant des collecteurs par « dizaines », « centaines » et « sections » de donateurs, l'Œuvre de propagation de la foi est lancée en 1822 par dix laïcs et deux ecclésiastiques. Ce système expérimenté à Lyon s’étend dans toute la France. Avant même la création officielle, de l’aide a été apportée aux missionnaires français en Chine mais aussi en Amérique du Nord.


Un siècle plus tard, en 1922, l’œuvre de Propagation de la foi devient la première des œuvres pontificales missionnaires (OPM) par la décision du pape Pie XI. Elle veille à ce que toutes les églises locales cotisent selon leurs moyens, au profit de toutes les autres.


Aujourd’hui les Œuvres pontificales missionnaires sont présentes dans 140 pays et, selon l’organisation, « s’inspirent de l’œuvre et du charisme de Pauline », rappelant que « la mission n’est plus à sens unique, du Nord vers le Sud ».


L’œuvre pontificale de Propagation de la foi est l’une des quatre œuvres des OPM. Elle contribue à la vie des diocèses les plus démunis, grâce à l’évangélisation et à la catéchèse. Elle finance plus de 6000 projets par an, dans près de 1350 diocèses. Par exemple, la construction d’une église à Najauna en Inde (photo), inaugurée fin 2020, dans une région très isolée où les 450 catholiques n’avaient pas encore d’église.


Près de deux siècles après son intuition, Pauline continue d’éveiller à l’universalité de l’Eglise, à la conscience missionnaire et à la souffrance des chrétiens persécutés.


Les trois autres œuvres des OPM sont l’œuvre pontificale de Saint Pierre Apôtre, qui soutient les séminaires et les noviciats religieux ; l’Union Pontificale Missionnaire, qui participe à la formation missionnaire des prêtres, religieux, religieuses et agents pastoraux ; et enfin l’Enfance Missionnaire, qui « invite les enfants à une ouverture universelle et finance des projets liés à l’éducation et à l’évangélisation ». Elle soutient près de 2700 projets par an. S. P.



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