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Fleur Watteau : « La beauté est le sourire de l’âme »


Jeune styliste et étudiante, Fleur Watteau nous parle de sa vision de la mode. Pendant cette crise sanitaire, elle a mis son talent à profit et cousu plus de 40 blouses pour les soignants.

Quand on s’appelle Fleur Watteau, et qu’on a pour ancêtre le frère du peintre du XVIIIe siècle Antoine Watteau, on n’a pas besoin de chercher un nom de marque... Pour l’instant, Fleur est étudiante : après un cursus de mode, elle suit un master en école de commerce.

Sa passion pour le vêtement s’est manifestée très tôt : « J’aimais me déguiser, non pas avec des costumes, mais avec les robes de ma mère... » Petite fille, elle a également un goût pour le travail manuel. Quand elle doit faire des choix d’orientation post-bac, elle ne se voit pas autre part que dans le secteur du stylisme. En 2016, elle intègre l’Institut supérieur des arts appliqués, dont elle apprécie « l’absence d’esprit de compétition ». « J’y ai appris à la fois la créativité et le savoir-faire technique, avec notamment des cours de dessin, de couture et d’histoire de la mode. ».

Pendant sa troisième année, Fleur crée sa collection de diplôme (photo ci-dessous), qui lui permet de découvrir sa personnalité créative, et ses valeurs : élégance, délicatesse, force, fraîcheur. « J’aime également faire des clins d’œil historiques dans ce que je réalise, que ce soit dans la coupe, la couleur ou l’inspiration. Je veux transmettre l’image d’une femme qui reconnaît son passé tout en allant vers la modernité ». Sa collection de diplôme s’articule ainsi autour du lien filial entre une petite fille et sa grand-mère.

Fleur réalise deux de ses stages comme assistante modéliste chez Séraphine puis chez Neuvième Ciel, deux marques de vêtements pour femmes enceintes. « J’aimerais potentiellement créer ma marque dans ce secteur, car il y a quelque chose à faire... Dans les vêtements pour femmes enceintes, il y a une dimension qui me touche, qui a du sens ; un lien avec la vie. De plus, c’est intéressant au niveau technique, puisque le vêtement suit la transformation du corps de la femme. »

En 2019, Fleur a intégré le Master « Fashion management » de l’IéSEG, une école de commerce : « Après les cours pratiques, je souhaite maintenant mieux comprendre le business de la mode, la stratégie d’entreprise et l’ADN de marque. De plus, c’est riche culturellement, car sur 42 élèves, nous sommes seulement cinq Françaises. »

Fleur réfléchit au rôle de la mode aujourd’hui, et souhaite que celle-ci apporte des valeurs du féminin : délicatesse, poésie, douceur, beauté. « Ce qui est beau, c’est ce qui élève l’âme. La beauté, qu’elle soit dans un vêtement ou dans une œuvre d’art, rend heureux. La beauté est le sourire de l’âme ! » L’industrie de la mode donne également matière à réfléchir. « J’ai suivi cette semaine un séminaire en ligne sur le futur de la mode, organisée par le magazine Vogue. La crise du coronavirus suscite une remise en question par rapport au gaspillage d’énergie et de ressources, ainsi que concernant le rythme trop rapide des collections. »

La foi chrétienne de la jeune femme anime également sa manière de faire : « J’essaie de réaliser mon travail en tant que chrétienne, à travers mes œuvres et le message que je veux transmettre. En ce moment, je couds une robe de mariée pour la première fois, temps pendant lequel je prie pour les futurs mariés. »

Depuis le début du confinement, Fleur suit ses cours de management de la mode grâce à un outil de visioconférence. Et puis, elle a été inspirée par une de ses enseignantes d’école de mode, qui réalise des blouses pour un hôpital pendant la pandémie de Covid-19.

« C’est une façon de se mettre au service, tout en restant chez soi. La prof m’a envoyé les indications et le patron - validé par l’hôpital. J’ai cousu les premières blouses avec mes réserves de toile en coton épais. Puis l’hôpital nous a envoyé des voiles d’hivernage qui servent habituellement à faire des blouses jetables, mais qu’en ce moment, faute de matériel, le personnel réutilise après les avoir lavées à 60°C... » Fleur a déjà cousu plus de 40 blouses pour les soignants de l’hôpital de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines.

« Le confinement [pendant lequel cet interview a été réalisée, ndlr] m’inspire étrangement pas mal de joie, confie la jeune femme. Je suis chez mes parents, avec mes trois frères ; c’est l’occasion de resserrer les liens familiaux, dans une ambiance studieuse cependant. On renonce à une vie sociale mais on se concentre sur d’autres choses. Ce que je pensais faire quand « j’aurai le temps », c’est maintenant que je peux m’y mettre : cuisine, projets couture... La période de Pâques a aussi été l’occasion de vivre en Église domestique. » Un temps de latence qui permettra, qui sait, de faire émerger de beaux projets... Solange Pinilla

Crédit photos @yes_photographe - @ andre.laccroche

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