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Carlo Acutis, un modèle pour les jeunes


Il aimait jouer au football, voir ses amis et créer des sites Internet. Mort en 2006 à l’âge de 15 ans, ce jeune Italien était habité par l’amour de Jésus dans l’Eucharistie. Il est béatifié le 10 octobre 2020.

Il est le premier millenial – personne née dans les années 1980 et 1990 – à être béatifié. Dans le livre Carlo Acutis. Un geek au paradis (Première Partie), le Père Will Conquer, prêtre des Missions étrangères de Paris, raconte l’histoire de ce garçon à la vie ordinaire, mais si profondément imprégnée de l’amour du Christ et des autres.

Carlo Acutis est né le 3 mai 1991 à Londres, où ses parents Antonia et Andrea sont expatriés pour leur travail. Ils reviennent dans leur région d’origine, à Milan en Italie, lorsque leur fils a cinq mois. Malgré leur désir, ils n’auront pas d’autre enfant du vivant de Carlo ; ils donneront cependant naissance à des jumeaux, Michele et Francesca, quatre ans après son décès.

Les parents du petit garçon sont chrétiens mais peu pratiquants. Carlo les étonne par sa foi et sa prière ; plus grand, il se rend tous les jours à la messe. Bien que vivant dans un milieu aisé, le garçon a un contact facile avec les personnes de toutes origines. Sur le chemin de l’école, il sourit et salue les gardiens d’immeuble. Il se lie d’amitié avec Rajesh, un Indien qui travaille pour ses parents ; il s’intéresse à sa culture et parle avec lui de sa foi en Dieu ; au bout de plusieurs années, Rajesh demande le baptême.

Le jour de sa première communion, le 16 juin 1998, est un beau jour pour Carlo. « L’Eucharistie, c’est mon autoroute pour aller au ciel », répondra souvent Carlo quand on lui demande ce qui l’attire dans les églises. Dès la 6e, il donne des cours de catéchisme dans sa paroisse. Il rêve de découvrir des sanctuaires, et a la chance de se rendre au nord de la Grèce où il est touché par la foi des orthodoxes ; à Fatima au Portugal, il découvre la prière du chapelet ; il visite aussi la France et notamment le Mont-Saint-Michel.

A l’école, puis au collège, tenus par les sœurs marcellines, et plus tard au lycée Léon XIII dirigé par les jésuites, Carlo se distingue par sa force sereine. Il ne cherche pas à se faire remarquer, refuse d’entrer dans les rivalités et les compétitions, mais n’hésite pas à défendre les plus faibles en les emmenant à l’écart des harceleurs. Carlo ne cherche pas à faire comme tout le monde, et dénonce le culte des apparences : « Nous sommes tous nés comme des originaux, mais beaucoup d’entre nous meurent comme des photocopies. »

Carlo aime apprendre seul : le saxophone, ses questionnements spirituels, mais aussi l’informatique. Il va beaucoup utiliser l’ordinateur et Internet dans un but missionnaire. Il s’intéresse aux miracles eucharistiques et crée des panneaux d’exposition sur ce thème, et un site web qu’il réalise : miracolieucaristici.org

Depuis, cette exposition s’est déplacée dans plus de 10 000 lieux dans le monde. A 14 ans, Carlo reçoit de son curé la demande de développer le site de la paroisse Santa-Maria-Segretta de Milan. Même si Carlo passe beaucoup de temps devant son ordinateur – le smartphone n’est pas encore généralisé à cette époque, le risque d’addiction est donc un peu moindre –, il garde pour priorité son devoir d’état auprès de ses parents, son travail de collégien et bien sûr la messe. Il aime aussi jouer au foot.

Prompt à ramasser les déchets qui traînent dans la forêt, Carlo est un serviteur des plus fragiles, par des moyens simples et de proximité. Il donne ses jouets aux capucins qui s’occupent d’enfants pauvres, parle aux sans-abris de son quartier, s’intéresse à la bioéthique, écoute ses amis et amies lui raconter leurs soucis au téléphone... Carlo a des amis, garçons et filles, et refuse les relations amoureuses superficielles où les gestes sont malheureusement vidés de leur sens, répondant à ce sujet : « Souviens-toi que ton corps est le Temple où l’Esprit de Dieu a voulu habiter ».

Début octobre 2006, Carlo souffre d’une inflammation de la gorge. Son état se détériore rapidement ; Carlo est atteint d’un cancer du sang, le plus grave : une leucémie M3. Recevant des soins intensifs, il dit à ses parents cette phrase qui en dit long sur la violence de ses souffrances : « Papa, maman, je vis déjà mon purgatoire et je veux aller droit au Ciel. » Il rejoint Dieu le 12 octobre 2006.

La nouvelle de sa mort en odeur de sainteté se répand, et à ses funérailles, une foule d’inconnus se présente. Sa cause de béatification est ouverte en 2012. Six ans plus tard, alors que son corps reposant à Assise selon son désir est exhumé, il est retrouvé intact. Le 5 juillet 2018, le pape François le proclame vénérable. Le 10 octobre 2020, il est béatifié dans l’église supérieure de la basilique Saint François à Assise. « Être uni à Jésus pour toujours, voilà mon programme de vie », écrivait Carlo. Solange Pinilla

Lire le reste de Zélie n°50 - Mars 2020


Crédit photo © Carloacutis.com

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