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10 pistes pour accompagner un enfant anxieux

  • Zélie
  • 25 avr.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 1 jour



Peur d’arriver en retard à l’école, peur d’avoir une mauvaise note, peur d’être sans ses parents, peur d’aller dans la piscine, peur d’être seul la nuit dans sa chambre… Les enfants – et certains plus que d’autres - ont besoin d’être rassurés et aidés dans l’écoute et la régulation de leurs craintes. Des conseils pour les bambins de 3 à 12 ans, issus du livre Mon enfant est anxieux (De Boeck Supérieur) de la psychologue clinicienne Marine Darnat-Wambèke.



1 Distinguer peur, anxiété, angoisse et stress. Pour savoir de quoi on parle, notons que la peur est une émotion soudaine et brève, d’intensité élevée. On pourrait citer la peur d’un chien dans un parc. L’anxiété, elle, est un état chronique, d’intensité modérée : un enfant anxieux anticipe sans cesse des dangers réels ou imaginaires, de manière diffuse et latente. Quant à l’angoisse, c’est un pic émotionnel ponctuel d’une forte intensité. Enfin, le stress est moins intense que l’anxiété et que l’angoisse, et survient de manière ponctuelle.


A noter : une phobie est une peur excessive, irrationnelle et incontrôlable, comme la peur du sang (hématophobie). La phobie est différente des peurs précédentes : il faut la traiter avec précaution et ne pas confronter brusquement l’enfant à l’objet de sa peur. Mieux vaut faire appel à un professionnel pour un accompagnement thérapeutique.


2 Pour réagir au refus scolaire anxieux, qui arrive quand l’enfant ne veut pas aller à l’école, une idée - parmi bien d’autres - est d’expliquer à son enfant ce qu’on va faire dans la journée. « Connaître un peu le contenu de votre journée est rassurant pour votre enfant, qui ne vous imaginera plus disparaître dans un nuage abstrait appelé travail », affirme Marine Darnat-Wambèke. Mieux vaut utiliser une image concrète, plutôt que « Je vais envoyer des mails pour monter un projet. » De même, dire qu’on est content d’aller travailler (ou d’être à la maison), si c’est le cas, évitera qu’il n’entende parler du quotidien qu’en termes de fatigue et de tâches pénibles !


3 Diminuer l’anxiété de performance. Quand l’enfant a peur de ne pas y arriver, ou de ne pas faire assez bien, et se trouve paralysé ou très perfectionniste, on peut commencer par ne pas réprimander systématiquement les erreurs et les échecs ; montrer à l’enfant qu’on se trompe aussi et qu’on réessaye, par exemple en faisant une activité nouvelle ensemble ; pratiquer des activités sans recherche de perfection, comme danser librement...


4 Accompagner l’anxiété de séparation. « Votre enfant a du mal à se séparer de vous le matin pour aller à l’école ou quand vous sortez entre amis ? Dessinez un petit cœur au creux de son poignet, et du vôtre, suggère Marine Darnat-Wambèke. En ce moment même, le mien décore toujours mon poignet ! »


Autre conseil : dessiner le planning de sa semaine, avec les étapes de la journée, l’école, la cantine, les activités, le bain, la personne qui vient le chercher, les éventuelles absences des parents... En sachant que l’enfant peut regarder le planning quand il veut, cela le rassurera et allégera son esprit. Un enfant qui a une anxiété d’anticipation – le fameux « Et si... ? » – sera plus serein. Pour autant, mieux vaut garder une certaine souplesse, car l’enfant doit aussi apprendre à s’adapter : on peut apporter des modifications mineures au quotidien, comme, un jour, changer l’itinéraire habituel de l’école.


5 Des jeux en tous genres pour parler de ses peurs. Cache-cache (sans rester caché trop longtemps !) pour appréhender l’anxiété de séparation ; Playmobils jouant à la maîtresse vous permettant de mieux comprendre le vécu de l’enfant à l’école ; poupée à qui on confie ses peurs et angoisses... Le jeu est un moyen privilégié pour extérioriser ses craintes et les prendre en compte. Un autre outil est le « tour de table ludique » : dans une atmosphère détendue, chaque membre de la famille partage une expérience désagréable de sa journée et un moment joyeux, sans jugement. Cela permet à l’enfant d’apprendre à parler de ses émotions et à communiquer.


Si votre enfant dit qu’il s’ennuie, c’est peut-être parce qu’il a paradoxalement trop de jouets. En effet, trop de choix engendre trop de stimulations, donc un désintérêt et un ennui. Dans ce cas, on peut établir une rotation des jouets, en n’en mettant à disposition que 6 à 12 maximum.


Concernant un enfant qui ne supporte pas de perdre, on peut privilégier des jeux de société collaboratifs, où tout le monde gagne ou perd ensemble (un exemple à partir de 4 ans : Le voleur de carottes).


6 L’aider à dire ses besoins. à partir de 5 ou 6 ans, l’enfant est capable de parler de son émotion, mais mieux vaut attendre que le pic émotionnel soit passé. On peut lui demander quelle est l’intensité de son émotion sur une échelle de 1 à 10. La Roue des émotions (éditions L’Autrement dit, version illustrée) est un outil conseillé par Marine Darnat-Wambèke, qui comporte trois roues : « La météo des émotions », « Comment je me sens » et « J’ai besoin de... » En effet, il est pertinent d’évoquer ensuite le besoin qui se cache derrière cette émotion. La peur révèle souvent un besoin de sécurité, de réconfort, de comprendre et d’être informé. Que l’enfant puisse nommer son besoin permettra, en tant que parent, de mieux comprendre son enfant.


7 Fréquenter la nature. C’est simple, mais tellement apaisant. « De nombreuses études ont démontré les bienfaits de la nature sur notre santé mentale, notamment en réduisant l’anxiété. » Comme d’autres activités telles que la cuisine, celles qui permettent de se reconnecter à ses sensations et donc à soi, permettent à l’enfant d’être moins « dans sa tête » et ses craintes, et davantage « dans son corps ». Plonger dans les couleurs des fleurs, humer les parfums de la forêt, prêter l’oreille aux chants d’oiseaux... L’enfant se retrouve dans l’instant présent.


Il peut aussi ramasser un caillou, imaginer qu’il dépose dans celui-ci ce qui le stresse, et le jeter dans un lac ou une rivière. En le regardant s’enfoncer dans l’eau, il peut visualiser ses soucis qui disparaissent.


8 Option fidgets. Si vous avez un enfant qui mâchouille l’extrémité de ses stylos, peut-être qu’un fidget au bout de celui-ci sera plus efficace pour calmer son stress. Les fidgets sont de petits objets conçus pour être malaxés et manipulés, comme le sont des balles antistress. Le Pop it, cet objet en vogue, constitué de bulles en silicone pouvant être pressées, est un fidget. En classe ou à la maison, ces objets sont un outil d’apaisement pratique pour les enfants souffrant d’anxiété (mais aussi avec un trouble de l’attention ou un trouble du spectre autistique).


9 Essayer le scan corporel. Cette technique de relaxation consiste, étant assis ou allongé dans une position confortable, à fermer les yeux pour mieux se concentrer sur les différentes parties de son corps, de la tête aux pieds. On est attentif aux zones de tension, comme des mâchoires crispées, et on essaie de les relâcher. On peut aussi demander si on sent des douleurs, de la détente, si on a chaud ou froid... Deux ou trois minutes suffisent.


10 Mieux sentir son corps et ses contours grâce au massage. Afin de mieux s’ancrer dans son corps, on peut proposer à son enfant le « massage météo ». L’enfant s’allonge sur le ventre, sur un tapis ou un matelas. Voici les étapes. Aujourd’hui, il fait grand soleil : avec le plat de la main, je dessine un grand soleil sur tout le dos. Des nuages arrivent : on les dessine poings serrés sur le dos. Ensuite, les gouttes de pluie : avec le bout des doigts, la pluie arrive de haut en bas du dos. Le vent souffle : on balaie le dos avec le plat de la main. Un arc-en-ciel apparaît, qu’on dessine avec le plat de la main, d’en bas à gauche jusqu’en haut à droite. La pluie a cessé, le soleil brille fort dans le ciel : on redessine un soleil dans le dos. On peut terminer le massage par un câlin, si l’enfant le souhaite, et un mot positif tel que : « Je suis fier de toi. »


Ce massage est notamment bénéfique pour les enfants qui ont une hypersensibilité sensorielle, d’autant qu’il peut être fait sur les vêtements. Les couvertures ou peluches lestées sont également réconfortantes, en exerçant une légère pression. N’oublions pas que notre corps, c’est notre lien premier avec le réel, c’est nous-même. Élise Tablé




(Photo Unsplash)



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