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Sainte Madeleine-Sophie Barat, fondatrice de l’Institut des Religieuses du Sacré-Cœur



Une chatte miaule désespérément avec ses six chatons. Sans doute cherche-t-elle protection ! Elle la trouve car toute la famille chat est aussitôt accueillie dans la communauté. Mais voilà qu’une des religieuses frappe l’âne qui broute dans le jardin.


- Oh ! s’écrie la Mère supérieure, ce geste révèle un cœur mauvais. Cette personne ne restera pas longtemps avec nous.


Elle a vu juste. Quelques temps après, la religieuse quitte la communauté. Mais qui est donc cette Mère qui a compassion de toutes les créatures du bon Dieu ?


Elle s’appelle Madeleine-Sophie Barat. Elle est née à Joigny dans l’Yonne, le 12 décembre 1779, avec deux mois d’avance. C’est un bébé chétif qu’on baptise vite car on craint pour sa vie. Le parrain est son frère aîné, Louis, qui a onze ans et se destine à la prêtrise.


Madeleine-Sophie, en grandissant, se montre vive, intelligente. Son frère, qui est enseignant, lui donne des cours de religion, de littérature, de sciences. Il lui apprend le grec et le latin. Il ne lui passe rien, n’hésite pas à la gifler, lui interdit tout élan du cœur et toute récréation. Quand la Révolution éclate, Louis se retrouve en prison mais échappe à la mort et devient prêtre. Il présente sa sœur au père jésuite Joseph Varin qui appartient à la Société du Sacré-Cœur et souhaite éduquer la jeunesse.


En 1800, Madeleine-Sophie prononce ses premiers vœux avec quelques compagnes. L’Institut des Religieuses du Sacré-Cœur pour l’éducation des jeunes filles est fondé. Une maison s’ouvre à Amiens.


En juin 1802, Madeleine-Sophie fait profession religieuse. De toute la France arrivent des jeunes filles à éduquer. De petites communautés se groupent ici et là. Il faut coordonner tout cela. Madeleine-Sophie, qu’on nomme respectueusement Madame Barat, est élue supérieure générale. Elle a vingt-sept ans.


L’Institut souffre de quelques démêlés avec Napoléon mais, à la Restauration, en 1815, tout s’arrange. Il est possible d’afficher désormais au grand jour son dévouement au Sacré-Cœur.


Lors de la nouvelle révolution de 1830, il faut s’exiler mais Madame Barat surmonte tous les obstacles. à partir de 1843, les fondations se multiplient en France, Irlande, Belgique, Autriche, Espagne...


L’enseignement est donné en français. Pour les jeunes filles aisées, le pensionnat est payant. Avec cet argent, des œuvres pour les classes plus modestes sont financées.


Madame Barat court d’une maison à l’autre et mène une vie épuisante. En 1850, l’Institut du Sacré-Cœur compte soixante-cinq maisons en France et à l’étranger. Madeleine-Sophie, qui rêvait du carmel, accepte cette vie trépidante et sa charité est inépuisable.


Le 25 mai 1865, elle meurt, à Paris, terrassée par une congestion cérébrale, dans la maison mère du boulevard des Invalides. Sa statue se trouve dans la nef de Saint-Pierre de Rome. Elle a été canonisée par le pape Pie IX en 1925. Sa dernière pensée résume toute sa vie : « L’amour du cœur de Jésus, pour le salut des âmes, selon le but de notre vocation ». Mauricette Vial-Andru




Photo Savinien Petit/Wikimedia commons CC


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