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Catho Rétro, les « jolies bondieuseries »



Adoptant un style un peu décalé, la marque lancée par Armelle Pecqueriaux en 2015 propose de jolis objets religieux dans l’air du temps, pour les chrétiens et les autres.



Comme souvent en création d’entreprise, c’est le besoin personnel de quelque chose n’existant pas sur le marché qui a décidé Armelle Pecqueriaux (photo) à lancer sa marque. « Pour le baptême de mes enfants, j’ai réalisé moi-même la décoration et les signets, y mettant du temps et de l’argent, car je n’avait pas trouvé des produits selon mes goûts, raconte-t-elle. Je me suis dit que d’autres personnes auraient peut-être les mêmes besoins. »


En 2015, elle lance alors Catho Rétro avec deux associées, même si elle est aujourd’hui seule à la barre, avec des salariées. Armelle s’occupe de faire fabriquer de nouveaux produits – papeterie et céramique fabriquées en France, ex-votos d’Inde... -, prend les photos, s’occupe de la gestion, du management ou de l’animation des réseaux sociaux - plus de 40 000 abonnés sur Instagram notamment. Ses salariées sont chargées de la boutique à Marseille, du service après-vente, du conseil client ou encore de la rédaction des fiches produit.


Catho Rétro propose des objets religieux qui ont du sens, tout en étant « rigolos » et empruntant les codes et les couleurs de la décoration et de la mode actuelles. « Je fais évoluer Catho Rétro au fil de ces tendances, tout en répondant aux mêmes besoins », souligne la chef d’entreprise.


C’est ce côté un peu décalé que signifie le nom « Catho Rétro », comme l’explique Armelle : « Un nom fun, qui marque, qui fait un pied de nez au côté rétro, désuet de ces objets, tout en ayant un aspect vintage un peu décalé mais assumé ».


La marque offre plus de 3000 références sur le site : sa propre gamme – revendue également dans d’autres boutiques religieuses –, et des produits d’autres marques qui entrent dans la ligne souhaitée, qu’elles soient chrétiennes ou non. « Par exemple, une arche de Noé pour enfant fabriquée par une marque non chrétienne, mais que nous vendons en expliquant le sens premier de cet objet et sa symbolique. »


Armelle nous explique que Catho Rétro s’adresse en premier aux chrétiens. Cependant, certains acheteurs ne sont pas pratiquants : « Une partie de la clientèle fête Noël et Pâques, même s’ils ne vont pas à la messe. Ils veulent une crèche plutôt qu’un Père Noël dans une décapotable rose ! Bref, un produit qui ait du sens, en l’occurrence rattaché à son sens premier biblique. A Pâques, ils sont contents d’avoir des chocolats en forme d’agneau, grâce à nos moules, et pas en forme de raton laveur ! Ou encore, ils souhaitent avoir une jolie décoration avec des symboles chrétiens pour le baptême de leurs enfants. »


Même si elle pense que leurs produits sont aussi choisis pour leur aspect esthétique et élégant, Armelle souligne que c’est rarement l’unique critère de sélection, car son concept store n’est pas une « boutique de déco ». « En ce moment, c’est la mode des ex-votos en décoration ; mais ceux qui viennent chez Catho Rétro ont envie de soutenir notre initiative, ils veulent du sens. »


Plus encore, « avoir des objets chrétiens, cela aide à avoir un cœur attentif. On ne prie pas forcément à chaque fois qu’on passe devant une icône. Mais on s’arrête de temps en temps. C’est comme un petit "Souviens-toi". Si les enfants ont un coin prière dans leur chambre, ils penseront davantage à prier. Ces objets invitent à l’intériorité et rassurent. »


Elle ajoute : « Ils ont une valeur particulière, car ils sont censés nous tourner vers Dieu. Chez Catho Rétro, nous les appelons des "jolies bondieuseries", car même si le mot "bondieuseries" a une connotation négative, que nous soulignons, nous ajoutons le mot "jolies" pour montrer qu’elles ont une valeur particulière. Nous souhaitons que la boutique Catho Rétro ait une âme, que les vendeuses aient Dieu dans leur cœur, qu’on sente qu’on n’est pas dans une boutique classique ».


Si certaines personnes trouvent gênant d’utiliser un lange avec un imprimé représentant la Vierge de Guadalupe pour essuyer les régurgitations d’un bébé, Armelle pense plutôt : « Chouette, une représentation religieuse près de l’enfant ! », rappelant que l’objet est « un intermédiaire, et non Dieu lui-même ». « On est sur un fil d’équilibriste, précise-t-elle. Il s’agit d’être un peu fun, sans heurter les personnes, et tout en répondant à notre mission. »


Armelle ne sait pas si tel ou tel objet a pu évangéliser. Cependant, elle raconte : « Nous sommes quotidiennement remerciées par des messages tels que "Merci pour ces bijoux porteurs de sens" ou "On peut ainsi afficher notre foi". »


Depuis quelques années, les statues de la Vierge en cire colorée et les sacrés-cœurs dorés en ex-voto sont à la mode en décoration « profane ». « Peut-être que les gens sont touchés par la Vierge, cela fait partie du beau mystère... Toutefois, je pense que quand les objets sont vraiment habités, on le ressent. Lorsqu’ils sont dans un foyer chrétien et débordant d’amour, comme c’est le cas chez ma belle-sœur, je sens tout de suite qu’il y a une âme dans sa maison... »


Et il y a du nouveau chez Catho Rétro : « Je rêvais depuis toujours d’ouvrir une boutique à Paris, dans le quartier de Saint-Sulpice qui a cette tradition des objets religieux... J'ai partagé un local avec la librairie Téqui avec joie pendant six ans. En octobre 2022, nous avons ouvert une boutique dans la capitale ! » Patience et espérance valent le coup... Solange Pinilla




Photos (c) Catho Rétro

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