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Marie-Liesse Malbrancke : « Le célibat n’empêche pas d’être heureux »


Fondatrice de l’« Aventure Sésame », Marie-Liesse Malbrancke (photo) propose aux femmes des formations pour mieux se connaître et s’aimer. Pour elle, apprivoiser la solitude permet d’en faire une occasion de se ressourcer.

Zélie : Que proposez-vous avec l’aventure Sésame ?

Marie-Liesse Malbrancke : J’ai créé l’aventure Sésame pour accompagner les femmes afin qu’elles choisissent d’être heureuses aujourd’hui. Trop souvent, les femmes sont dans la comparaison et dans l’attente. Je les encourage à vivre leur propre vie, dans le moment présent.

Je propose notamment aux femmes célibataires un voyage de quatre jours, dans un bel environnement, où elles sont invitées à accueillir leur célibat, à apprendre à s’aimer elles-mêmes, puis à aimer l’autre – l’amour réel étant différent de l’image proposée dans notre société, au travers notamment des films et séries -, et enfin à oser avancer, se dépasser et sortir de sa zone de confort. Un deuxième voyage sera bientôt prévu pour les femmes trentenaires – célibataires ou non - afin de les aider à écouter leurs désirs et à se reconnecter avec elles-mêmes.

Je propose également ce que j’appelle des « escapades » : ce sont des ateliers en groupe, le soir à Lyon et à Paris, sur des thèmes précis : les énergies du cycle féminin ; la séduction, rencontre avec l’homme, pour aborder les réactions et attentes dans le couple ; et bientôt un atelier pour apprendre à aller au-delà de ses peurs. Enfin, l’aventure Sésame c’est aussi la « promenade », un accompagnement individuel, par exemple pour travailler sur des questions affectives ou des blocages ; je me forme actuellement en psychothérapie pour accompagner au mieux les femmes.

Lors des voyages-formations, vous invitez les femmes à « accueillir leur célibat ». Qu’est-ce que cela signifie ?

Nous vivons dans une société où le fait de ne pas être en couple est mal perçu, et où l’on est encouragé à trouver un partenaire. Or, le fait d’être seule peut être une période de transition, pour prendre particulièrement du temps pour soi ; quand on sera en couple ou en famille, cela sera peut-être plus difficile de trouver le temps d’exploiter ses passions.

En fait, nous sommes tous seuls, que l’on soit célibataire ou en couple. On va aux toilettes seuls ! Et on meurt seul. Même marié, le conjoint ne pourra pas nous combler entièrement. Cette part manquante appartient à Dieu... Dès lors, mieux vaut apprivoiser la solitude, et l’utiliser à bon escient.

Vous invitez les femmes célibataires à « mettre en place des actions pour oser avancer ». Quelles sont ces actions ?

En effet pendant le voyage Sésame, plusieurs exercices sont proposés, tels que lister ses peurs. Les participantes peuvent voir ce qui est derrière cette peur, avant de dire au revoir à celle-ci. Pour sortir de sa zone de confort, par exemple si un homme leur propose un verre, il faut oser accepter. Je leur dis que rencontrer quelqu’un ne va pas leur « tomber dessus » ! Il faut aussi apprendre à s’aimer. Je propose aux femmes d’écrire une lettre à leur corps, de dire ce qu’elles aiment en lui, de prendre conscience que c’est grâce à leurs jambes qu’elles ont la chance de marcher pour de découvrir le monde par exemple.

Que diriez-vous à une femme célibataire qui souffre beaucoup de solitude ?

Il est important d’être entourée par des amis ! La solitude est plus facile quand on a des proches à qui se confier. Il existe également des sites, comme « On va sortir » ou « Meetup », qui proposent de rencontrer des gens, en participant à des sorties : faire de la randonnée, dessiner sur les quais... Quand on est chrétien, on peut s’engager dans sa paroisse. Il faut prendre conscience qu’on est en vie et que le bonheur ne dépend pas du fait qu’on soit en couple. Chacun est responsable de son bonheur !

Beaucoup de personnes se mettent en colocation, parfois pour ne pas vivre seul. Est-ce une bonne ou mauvaise idée ?

La colocation est très bénéfique, car elle permet de savoir comment fonctionne une autre personne, et de se confronter à des habitudes différentes. Cela fait donc grandir. Cependant, à partir d’un certain moment, il peut être bon d’apprendre à vivre seul. Quand j’ai arrêté de vivre en colocation, je ne savais plus comment m’occuper après le travail ! Alors, j’avais tendance à regarder des films. Je me suis rendue compte que ma vie était devenue « boulot-films-amis » ! Puis je me suis écoutée, j’ai écouté mes désirs, et j’ai découvert que j’aimais cuisiner, faire du dessin...

Quand on vit seule, on peut être tentée de remplir son agenda d’activités afin de ne pas être confrontée à la solitude. Comment résister à ce écueil ?

Cela dépend des caractères. Certains se ressourcent au contact des autres, mais pour d’autres, plus introvertis, être seul une ou deux fois par semaine permet de se ressourcer ; c’est un cadeau que l’on peut se faire. Quand j’habitais Paris, mon agenda était rempli à un mois, tant il y avait de propositions ! Maintenant que je vis à Lyon, je bloque chaque semaine une ou deux soirées où je me ressource seule - pour être mieux disponible aux autres par la suite. Je vais marcher dehors, j’écoute un podcast, je cuisine, je téléphone à des proches, je range mon appartement en écoutant de la musique, je lis... Sans forcément aller sur l’ordinateur ou regarder une série !

La souffrance d’être seule peut être le signe d’un manque d’estime de soi. Que conseilleriez-vous pour renforcer celui-ci ?

Cela peut être un long travail que d’accepter d’être soi, dans son corps, sa féminité, sa personnalité, ses talents. Nourrir son estime de soi, c’est apprendre à se connaître : d’où je viens, où je vais... Cela peut passer par une thérapie ou du développement personnel. Personnellement, je ne m’aimais pas beaucoup et j’ai dû faire un travail sur moi, pour prendre conscience que je suis un trésor en tant que personne et que j’ai reçu des talents uniques.

Comment oser se confronter au silence ?

Je trouve que la prière, même dans le simple accueil silencieux, est un ressourcement qui donne une énergie particulière. Également le matin au réveil, on peut, plutôt que d’allumer tout de suite la radio, goûter à ce que l’on fait : boire un café, prendre une douche... En randonnée, marcher, contempler le paysage et goûter à l’effort donnent le temps de se dépasser et de ressentir une plénitude. Propos recueillis par Solange Pinilla

Crédit photo © Sésame

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