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La Communion, sommet de l'amitié avec le Christ


« Si l’un des amis est séparé par un intervalle considérable, comme par exemple Dieu est éloigné de l’homme, il n’y a plus d’amitié possible. » Ainsi s’exprimait l’un de plus grands penseurs de l’Antiquité (1). Il ne se trompait pas : à vue humaine, la distance qui nous sépare de notre Créateur compromet toute espérance d’amitié avec Lui.

Aristote ne pouvait pas imaginer que Dieu comblerait ce fossé infini par son infinie miséricorde. Cela s’est pourtant réalisé via la grâce du baptême, obtenue par la Mort et la Résurrection de Jésus. Nous sommes désormais hissés à la hauteur de l’amitié avec le Christ.

Pour chacun de nous, cette amitié trouve son sommet dans la Communion. Là se réalise la parole du Seigneur : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui » (Jn 6, 56). C’est donc avec toute la ferveur de notre cœur que nous sommes appelés à accueillir Celui qui se fait notre hôte et en qui nous nous immergeons.

Tout est ici question d’ardeur. Les fruits de la Communion dépendent essentiellement de la manière dont nous recevons le Christ. Si la messe est la meilleure préparation à la Communion, le mot d’ardeur est une véritable clé pour ce moment, même s’il ne faut pas l’entendre de façon sensible. Reprenons donc chacune de ses lettres – dans sa version latine, ARDOR – afin d’exprimer ce qui peut nous habiter lorsque nous recevons ce sacrement.

A comme Adorer. Nous adorons, c’est-à-dire que nous reconnaissons Dieu présent. L’adoration est l’attitude de l’homme devant son Créateur, devant Celui qui est la Source de toute vie, de toute lumière, de tout amour. Nous comprenons que Celui qui existe depuis toujours et pour toujours, qui a pensé à nous pour partager sa joie, se trouve là, en nous – en la deuxième personne de la Trinité. Habituellement, nous Le contemplons dans la beauté de la création, dans celle des âmes que nous pouvons rencontrer, dans la générosité de son projet sur nous... Nous nous émerveillons devant la gratuité de son œuvre, celle de la création comme celle de notre salut. à présent nous l’adorons en nous.

R comme remercier. La contemplation mène à la gratitude pour l’œuvre divine. Nous faisons monter notre action de grâce pour tous les bienfaits reçus hier et aujourd’hui... chacun pouvant détailler ! La vie, le baptême, notre famille, nos amis, telle rencontre, et bien sûr cette Communion, sont autant de motifs de gratitude. « Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Ps 102, 2)

D comme demander. Nous saisissons ce moment de grâce pour demander d’atteindre le but de notre vie : le Ciel, qui implique naturellement notre fidélité à l’évangile. C’est également le lieu pour demander tout ce dont nous et nos proches avons besoin. Là encore, la prière est bien sûr très différente d’une personne à l’autre. Nous intercédons aussi pour les pécheurs, pour ceux qui vont mourir aujourd’hui, pour nos défunts.

O comme offrir. En présentant au Christ ce que nous avons fait de bien ces derniers jours, ce que nous avons souffert de mal, nous voulons finalement offrir notre cœur, notre vie.

R comme résolution. Tel un gage de fidélité, nous promettons durant la semaine de faire un effort concret – nommons-le –, tant il est vrai que l’amour ne se prouve pas par des paroles, mais par des actes. Abbé Vincent Pinilla, fstb

(1) Aristote, Ethique à Nicomaque, VIII, 9.

Article paru dans Zélie n°28 (Mars 2018)



Crédit photo : © maurina74/Adobe Stock

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