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Le succès des produits monastiques


Cet été, vous allez peut-être visiter une abbaye blottie entre collines et pinèdes. Vous vous arrêterez dans la boutique, lorgnant sur les biscuits, les huiles et les tisanes. Bien que trouvant le prix un peu élevé, vous aurez envie de soutenir financièrement les moines, pensant que ces produits artisanaux doivent être sans doute meilleurs et plus authentiques que ceux de l’industrie.

Des produits fins et artisanaux, et qui ont du sens : telles sont les deux attraits qui expliquent l’intérêt croissant pour les produits monastiques, selon Côme Besse, fraîchement diplômé de HEC et cofondateur de la « Divine Box ». Depuis avril 2017, celle-ci propose chaque mois une » sélection des produits « made in abbayes » livrés à domicile.

Alors que le marché des produits monastiques serait estimé à 70 millions d’euros, son succès semble être une réalité dans les monastères : « Les abbayes que nous avons contactées sont souvent très sollicitées au sujet de leurs produits et préfèrent filtrer leurs distributeurs » raconte Côme. Avec sa sœur Astrid et sa cousine Dauphine qui travaillent avec lui, le jeune entrepreneur réalise des tournées d’abbayes chaque mois, pour établir un contact direct avec les abbayes et les convaincre de collaborer avec eux.

La petite entreprise a listé 1200 références à partir desquelles sont composées des box thématiques. La demande est croissante : 300 box envoyées en juin ; entre 350 et 400 pour celle de juillet. Par ailleurs, il existe une autre box mensuelle de produits monastiques : la box de Séraphin.

Côté abbayes, ces nouveaux canaux de distribution de leurs produits permettent aussi de faire face à la baisse des dons. Parmi ces nouvelles pratiques, hormis la vente en ligne, se trouve la vente à domicile : récemment créée par Marie-Dominique Calvez-Monvoisin, l’entreprise « Produits d’abbayes » propose de devenir VDI (Vendeur à domicile indépendant) de produits monastiques.

Sur la chaîne KTO, une émission mensuelle « La Cuisine des monastères » a été lancée à la rentrée 2016, filmant un moine ou une religieuse en train de réaliser une recette depuis la cuisine de son monastère. La première vidéo a été vue plus de 16 000 fois sur Youtube. Alors, acheter un produit venant d’une abbaye – si possible près de chez soi – serait donc un nouveau mode de consommation éthique ? • Solange Pinilla

On a testé pour vous...

La « Divine Box ». Après une box d’avril sur le thème du chocolat et avant celle de juin consacrée à l’apéritif, et aux fruits rouges en juillet, la box de mai 2017 portait sur le miel et les produits de la ruche. La formule « des curieux », avec cinq produits (celle « des gourmands », en photo, en livre sept), proposait une délicieuse moutarde au miel et un savon au miel et à la fleur d’oranger, venant tous deux de l’abbaye de Saint-Wandrille ; une odorante bougie à la cire d’abeille du monastère de la Paix-Dieu de Cabanoule ; un moelleux nougat au miel de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux ; et un miel d’oranger de l’abbaye Sainte-Marie du Désert. Notons que tous ces produits contribuent à la vie des abbayes mais ne sont pas nécessairement fabriqués sur place. Ainsi, le miel, venant d’Espagne, a été simplement mis en pot à l’abbaye. Ces articles sont accompagnés d’un livret mêlant informations et humour : il présente les produits, décrit l’une des abbayes, propose une recette thématique et donne des nouvelles de l’entreprise. Une communication innovante, couplée à une campagne de financement participatif début 2017 et à une présence remarquée sur les réseaux sociaux. • S.P.

Article paru dans Zélie n°21 (Été 2017) - Crédit photos : Gredin/Wikimedia commons.com CC - © Divine Box

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