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Trouver Dieu en été


Voici enfin cette période si attendue, pour beaucoup synonyme de vacances, de dépaysement ou au moins de détente. Deux mois aussi marqués par des tentations spécifiques pour certains, notamment les plus jeunes, période redoutée par plus d’un éducateur qui sait bien que l’oisiveté est la « mère de tous les vices ». De fait, juillet et août sont parfois l’occasion de chutes spirituelles. Malgré cela, l’été peut être propice à la recherche de Dieu... précisément par des activités proprement estivales ! En effet, qui dit vacances dit souvent escapades au bord de la mer, sur les sommets des montagnes ou tout simplement dans quelque lieu où la nature est florissante. Bénie soit celle-ci qui, par sa beauté, nous parle du Créateur. Nous vivons dans un monde où plus d’un, n’ayant pas le contact permanent avec la création, perd ainsi un chemin royal vers Dieu. Les vacances peuvent être l’occasion de le retrouver : « La grandeur et la beauté des créatures font, par analogie, contempler leur Auteur » (Sagesse 13, 5).

Souvenons-nous de cette savoureuse anecdote que le futur Jean-Paul II a racontée lors d’une retraite à Rome : un scientifique russe en visite auprès du Cardinal Wojtyla lui avait expliqué être sûr que Dieu n’existait pas. Mais, dans le même temps, il avait avoué que, près des cimes, il était sûr que Dieu existait, tant la montagne lui parlait du Créateur !

La voie de la beauté reste un chemin privilégié vers Dieu :: nous l’empruntons aussi en visitant Conques, en écoutant le Miserere d’Allegri ou en contemplant L’Annonciation de Fra Angelico... Au cours des générations passées, la foi s’est faite art ; aujourd’hui encore, toutes ces œuvres nous rapprochent du Seigneur. Et finalement, c’est toute beauté authentique qui nous parle de Dieu. Les vacances sont aussi l’occasion de resserrer nos liens familiaux et amicaux : le rythme est moins trépidant, la fatigue se fait moins sentir, nous avons donc là un lieu pour honorer – malgré les éventuelles tensions lors de retrouvailles – cet amour de charité qui nous vient de Dieu. Dans la même ligne, pourquoi ne pas rendre tel service ou aller voir telle personne seule ? L’amour ne fait pas que recevoir, il est là aussi pour donner !

Durant ces deux mois, un certain nombre de chrétiens participent encore à des sessions ou à des camps de formation, ce qui est très bénéfique. Nous pouvons aussi emporter un livre qui nous nourrira – la vie d’un témoin de la foi, le fameux Docat sur la Doctrine sociale de l’Église, etc. On l’aura compris : la beauté, l’amour, la vérité nous nourrissent, ils sont un reflet de Dieu et la période estivale est propice à un tel ressourcement.

Associées à la prière personnelle et à la Sainte Eucharistie, toutes les activités dont nous avons parlé nous seront très profitables. Et, à vrai dire, c’est toute l’année qu’il faudra garder cet état d’esprit.

Les physiciens nous apprennent l’importance de la loi d’entropie : dans un système fermé, sans apport d’information ou d’énergie, il y a « de la perte », tout va vers un certain désordre – l’eau chaude refroidit, pour prendre un exemple simpliste). De la même manière, la vie spirituelle a besoin d’un apport constant d’« informations » et d’« énergie » surnaturelle : notre intelligence et notre cœur doivent être alimentés.

Alors, quelle sera notre décision cet été pour nourrir notre âme et creuser en nous la soif de Dieu ? • Abbé Vincent Pinilla, Fraternité Saint Thomas Becket

Article paru dans Zélie n°21 (Été 2017) - Crédit photo : Pixaline/Pixabay.com CC

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