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Marion Henon, des recettes simples et réconfortantes



Après avoir passé un CAP cuisine à 40 ans, Marion Henon a créé la marque Tilleul Blanc, qui propose près de 150 cartes recettes. Son ingrédient phare : l’amour des autres.


« Mon parcours est très hétéroclite », confie Marion Henon, quadra à la voix douce. Après une licence de droit, elle s’est mariée et a vécu dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis et en Chine, et travaillé dans divers domaines. « A Shanghai, j’ai fait des arts de la table pour un établissement de chefs français, raconte-t-elle. J’y ai vu l’organisation en cuisine, et la manière dont on envoie pour 60 couverts... » Marion, aimant recevoir et nourrir de grandes tablées – elle a cinq enfants –, décide, une fois rentrée en France, de se professionnaliser.


« J’ai passé mon CAP dans une école de cuisine en un an, à Rochefort. Ce que j’y ai appris, c’est surtout l’organisation et les méthodes pour gagner du temps, plus que la cuisine en soi, que je connaissais déjà. » Marion déménage ensuite à Cannes et, en 2016, lance Tilleul Blanc, qui propose des recettes sous forme de cartes. « Le tilleul est un arbre de la féminité, et ses feuilles sont en forme de cœur. Le blanc est quant à lui la somme de toutes les couleurs... »


Marion choisit le format des cartes plutôt que des livres, car elle a parfois été déçue d’avoir acheté un ouvrage pour seulement deux ou trois recettes. « J’aime le côté nomade des cartes, faciles à transporter en vacances, sans avoir à allumer la tablette... » L’auteur culinaire écrit les recettes et prend les photos elle-même. « Mon rêve d’enfance de devenir journaliste se réalise : je suis grand reporter d’un voyage dans l’assiette ! »


La petite entreprise de Marion connaît le succès, puisqu’elle a publié près de 150 recettes, vendues aujourd’hui à environ 1000 exemplaires chacune par an. Ses meilleures ventes sont « La légendaire salade de brocolis », « Curry thaï au poulet et aux amandes » et « Moelleux au citron » (en photos).



Des plats simples, car ce que Marion cherche à transmettre, ce n’est pas tant une recherche culinaire, que de l’amour et de la joie : « Quand je prépare quelque chose pour mes enfants ou que je reçois des amis, j’essaie de leur faire plaisir et que ma cuisine leur dise "Je t’aime" ». Quant aux clients qui achètent ses recettes, elle espère qu’ils vont y trouver une certaine décontraction : « Cela peut être anxiogène de recevoir des invités ! Je veux leur dire : "Détendez-vous, c’est possible de faire quelque chose de bon". Je suis heureuse quand des clientes me disent : "Merci, j’ai eu mon petit succès". »


L’émotion est donc très présente dans la cuisine de l’auteur du « Réconfortant velouté poireaux pommes de terre ». Cela est encore plus vrai quand Marion rédige des recettes de famille. Il s’agit d’un service personnalisé où elle propose de ressusciter la recette d’une grand-mère ou d’une grand-tante : « Je l’écris soit à partir des souvenirs des personnes, soit d’une recette déjà écrite mais qui comporte souvent des quantités trop importantes. Cela permet d’éviter que la recette ne disparaisse et entretient le patrimoine familial. J’ai déjà vu une personne avec les larmes aux yeux parce que le gâteau lui rappelait exactement celui de sa grand-mère... »


De même, cuisiner avec un proche – un enfant par exemple – peut-être propice au partage et aux confidences, car on a les mains occupées et on ne regarde pas forcément l’autre. C’est aussi un moment de qualité.


Pour Marion qui a beaucoup voyagé, la cuisine est aussi le langage d’une région : « On connaît un pays à travers sa gastronomie, explique-t-elle. Visiter un pays ou une région sans en goûter les plats, c’est manquer quelque chose ! D’ailleurs, quand nous sommes dans un autre pays que le nôtre, la première chose qui nous manque de la France, c’est souvent le pain croustillant et le camembert... » Chaque lieu a ses spécificités : « En Chine, comme on mange avec des baguettes ; toute la cuisine est donc découpée en morceaux. »


Enfin, le lien entre cuisine et foi est quelque chose de vivant selon elle : « Pour notre mariage, mon mari et moi avions choisi l’évangile des noces de Cana. J’étais déjà tournée vers le fait de recevoir des invités ! Les textes bibliques évoquant la nourriture sont nombreux, à commencer par la Cène où Jésus institue l’Eucharistie autour d’une table... » Ou quand nourrir les autres devient sacré. Solange Pinilla




Crédits photos : Haut © Capucine Lamoitte - Milieu © Tilleul Blanc

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