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La dévotion à Marie qui défait les nœuds




Cet article est extrait de Zélie n°91 - Janvier 2024, à télécharger gratuitement.



« Marie qui défait les nœuds » est une dévotion née en Allemagne, passée par le futur pape François, arrivée en Amérique latine et en Europe. Nous avons recueilli trois témoignages de grâces reçues.



Par un beau jour d’été, Amélie commence une neuvaine à Marie qui défait les nœuds. « Je suis alors dans une entreprise avec un management toxique, mais je ne peux pas démissionner, car j’habite à Paris et je dois payer mon loyer », raconte-t-elle.


A la rentrée de septembre, elle est licenciée. « Avec du recul, c’était en fait la meilleure option, sourit la jeune femme. J’ai pu quitter la boîte, toucher le chômage, et souffler psychologiquement - avant de trouver un nouveau travail. »


Mais qui est « Marie qui défait les nœuds » invoquée par Amélie ? Cette dévotion à la Vierge n’est pas issue d’une apparition, mais trouve son origine dans un tableau (photo). Il représente Marie, couronnée d’étoiles et écrasant le serpent, la tête penchée en train d’enlever les nœuds d’un ruban blanc tenu par des anges.


Exposé dans l’église Saint-Pierre de Perlach, à Augsbourg en Bavière (Allemagne), ce tableau a été réalisé par le peintre Johann Schmidtner en 1700, comme le rapporte le site « Notre histoire avec Marie ». C’est un prêtre, Jérôme Ambroise von Langenmantel, qui l’a commandé au peintre, en action de grâce pour un couple ayant échappé à la rupture.


Après qu’un prêtre eut demandé à la Vierge Marie de défaire les nœuds de celui-ci, le couple avait retrouvé la paix. Cette représentation pourrait aussi être un écho à une phrase de saint Irénée : « Par sa désobéissance, Eve a créé le nœud qui a étranglé le genre humain. Par son obéissance, Marie l’a dénoué ».


Ce tableau reste peu connu, jusqu’à un jour de 1983, où un certain Jorge Mario Bergoglio, alors prêtre jésuite argentin, s’arrête devant lui pendant ses études. Ému par cette image de Marie, le futur pape François rapporte plusieurs photos de ce tableau à Buenos Aires.


Une artiste, Ana Maria Berti de Betta, reproduit ce tableau à quatre reprises. Le Père Bergoglio en installe une dans l’Université catholique El Salvador de Buenos Aires. On témoigne de grâces reçues ; la paroisse voisine installe une copie du tableau dans son église. Puis c’est le cas d’une autre paroisse de la ville, San Juan Bautista.


Le curé de cette dernière, le père Juan Celeiro, écrit, dans les années 1990, une neuvaine à Marie qui défait les nœuds. Des milliers de pèlerins viennent à San Juan Bautista. Un couple franco-brésilien s’y rend puis fonde au Brésil, à Campinas, un grand sanctuaire à Marie qui défait les nœuds, qui attire près des centaines de personnes chaque jour.


L’histoire ne s’arrête pas là. Un prêtre du diocèse de Fréjus-Toulon, le Père François-Régis de Joigny, arrive à Campinas. A son tour, il est marqué par la Vierge Marie et par la ferveur des pèlerins, et souhaite répandre la neuvaine. De retour à Flayosc, dans le Var, il célèbre tous les lundis une messe en l’honneur de Marie qui défait les nœuds. Nommé en 2015 à la paroisse de l’Immaculée Conception, à Toulon, il parle aux fidèles de cette dévotion et le lundi soir, nombreux sont les fidèles qui assistent à la messe. Un groupe de prière s’y réunit le mardi pour une soirée d’enseignement, de chapelet et de louange.


En 2018, cette église toulonnaise devient un sanctuaire à Marie qui défait les nœuds, sur proposition de fidèles du diocèse. En France, on trouve aussi une copie de ce tableau notamment à Bollène dans le diocèse d’Avignon, au Sanctuaire de l’Association Famille missionnaire de l’Évangile de la Vie. Le pape François, lui, n’a pas oublié la dévotion de sa jeunesse : en 2021, il a installé une reproduction d’après l’original de Marie qui défait les neufs dans à la maison Sainte-Marthe au Vatican.


L’association « Avancer, Vivre et Écouter - AVE- Marie qui défait les nœuds » organise plusieurs fois par an des « retraites en confiance » en France, afin de « pouvoir  remettre à la Vierge Marie, "Celle qui défait les nœuds", toutes les difficultés insolubles à vue humaine qui étouffent votre vie ».


En France ou ailleurs, des personnes continuent de demander des grâces par l’intercession de Marie qui défait les nœuds. C’est le cas d’Ombeline. Fin 2021, elle habite Valencia, en Espagne. Elle vient de commencer une formation de naturopathe à distance et, livrée à elle-même, elle est un peu perdue. « J’étais aussi en train de faire le deuil d’une relation amoureuse qui avait été ma première et que je m’étais persuadée d’être la bonne », nous narre-t-elle. Elle se souvient alors d’une amie qui lui avait parlé d’une neuvaine à Marie qui défait les nœuds.


« Je m’y suis mise. J’avais trois intentions dont deux liées : faire mon deuil de la précédente relation et quand Dieu le voudrait, rencontrer l’homme avec qui je me marierais. J’ai aussi nommé l’intention de savoir où je poserais mes valises dès janvier - nous étions fin novembre. Au 4e jour de la neuvaine, mon deuil s’est fini, c’était acté, je me suis sentie libérée. Au 9e jour j’ai envoyé un mail à la Maison Mareuil, une initiative à Amiens qui proposait une colocation intergénérationnelle de femmes, et un service pour un lieu pour les femmes appelé "le cocon", tout cela relié à une paroisse, Notre-Dame d’Amiens. »


Après deux mois un peu difficiles, car Ombeline ne connaît personne à Amiens, elle se rend avec une de ses colocataires au bar associatif du diocèse, tenu par des jeunes, le Kingdom Coffee : « C’était le 27 février 2022, se remémore-t-elle. Le soir, j’y rencontrais Thibaud, qui est devenu mon fiancé un an après, et nous nous marions le 13 avril 2024 ! Sans cette neuvaine à Marie qui défait les nœuds, je ne serais jamais allée à Amiens et je n’aurais jamais rencontré mon fiancé et futur époux. Les grâces de Dieu abondent, et Marie défait nos nœuds avec beaucoup d’amour et d’humour. Et sur cette plage de Valencia, j’ai gravé sur le sable ces mots God’s timing is perfect (Le temps de Dieu est parfait) qui sonnent encore si justes aujourd’hui ».


On l'a vu, historiquement, cette représentation de la Vierge Marie fait référence aux situations de couples difficiles, et le ruban blanc reprend aussi le symbole de l’alliance matrimoniale utilisé à l’époque du peintre. Kate a un récit bien particulier à nous livrer à ce sujet. Issue d’une famille non chrétienne, elle a reçu le baptême à l’âge de 11 ans, sans pratiquer par la suite.


En 2016, elle se marie civilement à l’homme avec lequel elle est déjà en couple depuis six ans. En juin 2023, un bouleversement a lieu : elle revient à la foi catholique. Cependant, son mari, animé par un fort rejet de l’Église, ne comprend pas son choix. D’ailleurs, depuis la naissance de leur second enfant, il y a quelques mois, ils traversent une grave crise de couple.


« Nous avons régulièrement des discussions à propos d’un éventuel divorce, raconte Kate. Même si nous ne sommes pas mariés religieusement, je tiens à notre union et je ne veux pas imposer une séparation à nos enfants, comme je l’ai vécue moi-même petite. A ce moment-là, je cherche un chapelet en bois, et le seul que je trouve et qui me plaît est le chapelet de Marie qui défait les nœuds. Je commence la neuvaine. »


Ce jour-là, en novembre 2023, son mari lui parle de son souhait d’une séparation. « Nous avons discuté une nouvelle fois. Et là, j’ai senti dans mon cœur quelque chose qui se déliait. Mon mari n’avait pas l’air partant pour redonner une chance à notre couple. Mais finalement, quelques instants après, il m’a dit en passant : "C’est bon, on continue". à présent, cela se passe bien, nous ne parlons plus de divorce. Il y a comme une étincelle dans nos cœurs. Nous avons l’impression de retomber amoureux, après 13 ans. Même si mon mari ne sait pas que j’ai prié, Marie a agi dans son cœur ! »


Quelle que soit l’issue de nos prières, honorons la bonté maternelle et la puissance d’intercession de la Vierge Marie auprès du Père, qui sont assurément un grand réconfort pour ses enfants. Solange Pinilla


Pour trouver un extrait de la neuvaine, rendez-vous en page 5 de Zélie n°91 - Janvier 2024



Tableau : Diocese of Augsburg/Wikimedia commons

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