6 idées pour vivre un Avent sobre et joyeux
1 Un Avent tourné vers le Christ
Première suggestion : pour éviter de passer le mois de décembre à courir les magasins et les sites de vente en ligne, et ainsi garder l’esprit libre pendant l’Avent, une bonne idée est de s’occuper des cadeaux en novembre - ou tout début décembre.
On peut installer la crèche, mais mettre les décorations de Noël un peu plus tard dans l'Avent. Et si on gardait les chants de l'Avent (Venez divin Messie) pour l'Avent, et les chants de Noël (Il est né le divin enfant) pour le temps de Noël, à partir du 24 décembre au soir ? Cela permettrait une véritable progression liturgique, avec un éclatement de la joie de Noël le jour J.
Pour préparer son cœur et son âme, des calendriers spirituels sont édités chaque année avec prières ou actions quotidiennes (pour 2023, voir notre sélection ici).
Pour les enfants, les calendriers de l’Avent ne manquent pas, mais les adultes peuvent aussi en fabriquer ou en acquérir un, en le remplissant de petites résolutions. Pour les adolescents, souvent oubliés par les propositions, il y a celui de la marque Tante Menoue. On retient aussi l'idée astucieuse du « calendrier de Noël inversé » : chaque jour, on place dans un carton un produit alimentaire, d’hygiène ou encore un livre, et à Noël on offre ces cadeaux à des SDF ou à une association.
2 Un usage raisonné des cadeaux
Les chiffres sont clairs : chaque enfant reçoit en moyenne à Noël 132 euros de cadeaux, selon un sondage Kidexpo de 2022. Un chiffre impressionnant, alors qu’il y a quelques décennies, chaque enfant recevait souvent un seul cadeau en tout et pour tout, ce qui ne gâtait rien à sa joie. Surabondante sollicitation visuelle, peur du manque et de la frustration, envie de se faire plaisir et de se replonger dans son enfance sont autant de raisons de couvrir ses enfants et parfois ses proches de présents. Le cadeau doit être un don, et non une obligation, ni un dû.
Pour garder la valeur de langage d’amour qu’est le cadeau et éviter la démesure, certaines familles font tirer au sort à chacun le nom d’un membre de la famille. En tant que parent, offrir un cadeau par enfant est déjà amplement suffisant, pour que l’enfant ait le temps de désirer le cadeau, au lieu de l’oublier sitôt déballé. Prendre le temps de la gratitude est important également !
Afin d'éviter la surabondance matérielle, les cadeaux immatériels ont également le vent en poupe : place d'opéra, sortie au musée ou au zoo, abonnement, carte-cadeau d'un restaurant, atelier cours de cuisine ou encore stage de poney ou de plongée (si besoin en cadeau participatif).
3 Une fête où Jésus passe en premier
Pour se concentrer sur la joie de la Nativité et ne pas se laisser submerger par le stress des préparatifs matériels, il est possible de simplifier et faire un seul vrai et délicieux repas de Noël. Par exemple, après la messe du 24, on peut boire un chocolat chaud avec des brioches, et garder la dinde et la bûche pour le 25 à midi.
Prendre le temps d’assister à deux messes - sur les quatre : messe de la veille, messe de la nuit, messe de l’aube, messe du jour - ; vivre le temps de l’octave de Noël en participant également aux offices et en entonnant des chants de Noël lors de la prière du soir ; laisser la crèche jusqu’à la Présentation de Jésus, le 2 février, 40 jours après la Nativité... Autant de manières de mettre au centre Celui que nous fêtons à Noël.
4 Un Noël ouvert aux plus pauvres
Une étude a montré montrait qu’un Français sur 8 n’a aucune réelle relation sociale, soit autant de personnes seules à Noël. Participer à des opérations de « Noël solidaire » donne une autre tonalité à cette fête (lire ci-dessous). Sinon, inviter son voisin isolé – qu’il soit riche ou pauvre - est l’occasion idéale pour faire sa connaissance et lui offrir un accueil chaleureux, par exemple le 25, en réservant le 24 à la famille.
Pour les enfants qui ne reçoivent pas de cadeaux à Noël, Emmaüs organise une collecte de jouets d’occasion dans les grandes surfaces (laisseparlertoncoeur.org). Le Secours catholique envoie des colis de Noël aux détenus sans ressources. Offrir des cadeaux solidaires est également une bonne idée. D’autres personnes profitent de cette période pour faire un don à une association caritative, par exemple à destination des chrétiens d’Orient souffrants.
5 Une Nativité au monastère
Quoi de mieux que de consacrer entièrement les jours autour de Noël à Jésus dont c’est la naissance ? Plusieurs monastères et communautés religieuses proposent des retraites ou un programme spécial à cette occasion : regardez par exemple du côté de l’abbaye de Rhuys (Morbihan), du Centre spirituel d’Avon-Fontainebleau (Seine-et-Marne), du Sanctuaire de Pellevoisin (Cher), du Sanctuaire de la Sainte-Baume (Var), du Sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon (Orne) ou du Sanctuaire Notre-Dame du Laus (Alpes-de-Haute-Provence).
Sinon, on peut la plupart du temps aller dans le monastère de son choix pour y séjourner et suivre la liturgie de Noël, sans retraite sur un thème particulier. Pourquoi ne pas commencer à économiser pour, un jour, quand ce sera le bon moment, aller passer Noël en Terre sainte à Bethléem ?
6 Un Noël respectueux de la Création
Pour que cette période, rimant souvent malheureusement avec surconsommation et gaspillage, respecte durablement l’œuvre de Dieu, quelques astuces peuvent être utiles. Ainsi, un sapin naturel, si on en souhaite un, suscite moins d’énergie et de déchets qu’un sapin artificiel, l’idéal étant de le planter ensuite dans son jardin.
Concernant les cadeaux, il n'y a pas de honte à acheter des cadeaux d'occasion (en bon état bien sûr). 67% des parents disent ne voir aucun inconvénient à ce que leur enfant reçoive un cadeau d'occasion, selon le site de vente pour enfants Beebs. Par exemple, le site Revaltoys propose des jouets revalorisés.
Pour emballer ses cadeaux, mieux vaut utiliser du papier recyclable ; on peut aussi emballer avec du papier journal et décorer avec du scotch décoratif, ou réutiliser du papier d’un ancien cadeau, rangé proprement. Si c'est un papier cadeau que vous pouvez récupérer par la suite - d'un cadeau de votre famille proche par exemple -, vous pouvez utiliser un pochon en tissu. Une alternative : le papier cadeau ensemencé, à planter ensuite (de Papierfleur par exemple). Pour les cadeaux les plus volumineux, il est préférable d’utiliser un sac du magasin, ou un tissu, plutôt que de gâcher deux mètres de papier.
Au sujet du repas, choisir des viandes, fruits et légumes de saison venant de commerces de proximité ou producteurs locaux est préférable. Bel et saint Avent ! • Elise Tablé
Témoignage - Se replonger dans les traditions avec Noël en Allemagne
Caroline, qui habite Berlin, nous raconte les traditions allemandes.
« Pendant le temps de l'Avent, il y a souvent des collectes de jeux ou de nourriture pour donner à des associations, évoque-t-elle. Même le Ministère des affaires étrangères en organise une en interne au profit d'enfants.
Les Allemands se souhaitent de manière générale tous les dimanches de l'Avent : "Joyeux premier dimanche de l'Avent !" Dans toutes les maisons, il y a une couronne avec les 4 bougies. On cuisine des biscuits traditionnels comme les étoiles de Noël à la cannelle.
Dans la famille de mon mari, berlinoise de l'est avec des origines protestantes, Noël commence avec la décoration du sapin le 24 au matin. Puis vers 15 heures, ils vont à un concert de chants de Noël ou bien une crèche vivante accompagnée de chants. On se partage ensuite les cadeaux en fin d'après-midi.
Les jeunes - ce qui était le cas de mon mari quand il avait 16 ou 18 ans - ressortent parfois dans la soirée du 24 pour rejoindre d'anciens amis.
Pour ma part, j'essaye d'emmener ma famille à la messe du soir ou le 25 au matin. Le beau repas de Noël a lieu le 25 au midi. On y sert généralement l'oie "heureuse" (une oie de plein air de la région) avec des quenelles de pomme de terre et du chou rouge. » Propos recueillis par E. T.
Un Noël solidaire en croisière sur la Seine
Le 24 décembre 2016 (article tiré des archives de Zélie, ndlr), 600 personnes en situation de précarité et 100 bénévoles du Secours catholique ont embarqué dans cinq bateaux-mouches pour un réveillon de Noël sur la Seine.
Cela fait plusieurs années que cet événement a lieu, permettant à ces personnes fragilisées, suivies au long cours par le Secours Catholique et l’Association des cités du Secours catholique, de ne pas passer Noël seules.
Familles en situation de pauvreté, SDF et réfugiés arrivent dans leur plus belle tenue en début de soirée, accueillis par les bénévoles qui ont installé les tables et décoré les bateaux-mouches. À chaque tablée, des bénévoles sont chargés de « briser la glace » et les langues se délient tandis que le bateau remonte la Seine.
« Un climat de confiance s’installe, raconte Micheline Bourny-Thaumiaux, chargée d’organiser l’événement. Les gens racontent leur reconstruction, la course aux papiers ou la hantise de vivre dans la rue. Il y a aussi une grande excitation pendant cette soirée, en voyant la Tour Eiffel illuminée crépiter, les monuments de Paris... Puis nous dansons. Au début de la soirée, un mot de bienvenue rappelle ce qu’est Noël pour les chrétiens, et pour les autres religions, étant donné que la plupart de nos invités sont musulmans. »
Micheline se rappelle un réfugié qui a dit : « Il n’y a pas longtemps, j’étais dans un pays en guerre, là je vois Paris et tous ces beaux monuments illuminés... » Pour ces personnes, ce réveillon est un espoir pour la suite. Micheline confie qu’ayant été privilégiée, c’est important pour elle de rendre ce qu’elle a reçu. • E. T.
Crédits photo : Georges de la Tour, « Le nouveau-né »/Wikimedia commons CC - © Secours Catholique