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Les 7 étapes vers la sainteté



Cet article est extrait de Zélie n°93 - Mars 2024, à découvrir gratuitement.



Au fil de la progression de notre vie en Dieu, le combat spirituel évolue, comme le souligne Thérèse d’Avila. Son Livre des Demeures est une cartographie éclairante à ce sujet.



Sainte Thérèse d’Avila, au XVIe siècle, compare la croissance spirituelle à sept grandes étapes, qu’elle décrit dans son Livre des Demeures ou Château de l’âme.


« Dieu est au centre, mais il y a comme des "espaces", des "Demeures" entre l’extérieur de l’âme – qui correspond à la sensibilité corporelle – et le Seigneur qui est au plus intime de notre dimension spirituelle : on peut donc être plus ou moins proche de Lui en habitant plus ou moins son intériorité », explique le Père Sébastien Coudroy dans son ouvrage Progresser vers Dieu. La sainteté en 7 étapes (Emmanuel) dont nous nous inspirons pour cet article, un livre concret et rempli de conseils judicieux.


Cet itinéraire traversant les Demeures n’est pas forcément linéaire. Nous le voyons lorsque nous faisons une superbe retraite, et que, juste après, nous succombons à une tentation grossière.


Dans les premières Demeures – les plus périphériques donc -, le lien avec Dieu est très faible. On ne commet pas de péché grave – sinon on serait en dehors du « château » -, on suit des « valeurs chrétiennes », mais dans le quotidien, on vit comme si Dieu n’existait pas.


Puis dans les deuxièmes Demeures, on commence à mettre en place progressivement une relation avec Dieu : prière quotidienne, messe dominicale, chapelet, peut-être adoration... Le combat spirituel principal dans cette Demeure est de ne pas retourner en arrière pour retrouver ses anciennes habitudes. Le démon cherche à décourager la personne en faisant passer le bien pour néfaste, et le mal pour agréable.


Dans les troisièmes Demeures, cette fois, on vit vraiment avec Dieu : on expérimente une vie chrétienne active et engagée, on lutte contre ses défauts, on se confesse chaque mois, on prie chaque jour en restant avec le Seigneur environ une demi-heure, on médite l’Évangile... Le combat spirituel s’exerce contre la tentation de s’en enorgueillir : on peut se trouver un bon catholique et penser à peu près tout savoir sur Dieu et sur la foi !


Les quatrièmes Demeures introduisent un « grain de folie » : cette fois, on va accepter de ne plus tout contrôler, on va s’abandonner au Christ pour entrer dans la sagesse qu’est la folie de la Croix. Ce « grain de folie » - celui-là même que refuse le jeune homme riche de l’évangile (Mt 19, 22) – peut particulièrement s’exprimer dans les choix de vie que sont la vie consacrée, le sacerdoce et le mariage : n’est-il pas fou de se donner de manière absolue et définitive de cette façon ? Paradoxe des quatrièmes Demeures, l’intimité avec Dieu devient beaucoup plus grande, mais le Seigneur paraît s’est être éloigné car on le le sent plus : c’est l’épreuve que saint Jean de la Croix appelle la « Nuit des sens ». Cela permet de ne plus aimer Dieu seulement pour ses dons, mais pour lui-même. Le combat sera alors de se détacher des consolations spirituelles.


Dans les cinquièmes Demeures, la voix de Dieu devient plus claire et présente et l’âme unit sa volonté à celle divine. Elle aime davantage Dieu, de façon plus paisible et contemplative, et aime davantage son prochain. Elle est animée par un feu intérieur missionnaire : « Ce feu est le désir brûlant de faire connaître Jésus, de le faire aimer, car il est mort pour sauver tous les hommes », souligne le Père Sébastien Coudroy. La personne commence à percevoir sa mission personnelle dans l’Église, qui sera peut-être tout simplement de vivre à fond son état de vie.


Une purification radicale attend la personne dans les sixièmes Demeures : il s’agit de la Nuit de l’esprit. La clarté divine met en relief de façon douloureuse les impuretés de l’âme pour les détruire. La foi est nue, et les souffrances spirituelles profondes, car l’âme ne trouve aucune consolation en Dieu, ni en rien d’autre. Le diable peut même faire sentir sa haine ou simuler de fausses grâces. Mais l’aurore arrive, et ce sont les fiançailles spirituelles : l’âme est comblée de l’amour du Seigneur et enivrée de joie.


Enfin, les septièmes Demeures représentent le mariage spirituel de l’âme avec Dieu : elle s’unit à Dieu pour toujours. L’âme a une connaissance intérieure de Dieu, et quels que soient les événements, elle fait toujours confiance en la Providence. Elle participe à l’œuvre du salut du Christ. Là, Satan ne pourra plus faire chuter gravement la personne, mais essaiera de freiner la grande fécondité du saint.


Même si le combat spirituel est présent tout au long de l’itinéraire vers la sainteté, Dieu donne sa grâce et son amour, il n’abandonne jamais la personne qui se confie en lui ! Solange Pinilla



Photo Alonso del Arco/Wikimedia commons

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