10 clefs pour être patiente avec son enfant
C'est la rentrée avec son lot d'émotions et de stress. Entre le bébé qui pleure, l'enfant qui se met en colère et l'adolescent qui râle, nous sentons l'énervement monter et le soir, nous explosons pour la goutte qui fait déborder le vase. Voici 10 clefs pour ne pas perdre notre calme.
1) Prier. Le matin, demandons à Dieu et à la Vierge Marie - qui est une maman - la patience d’être à l’écoute de l’enfant, de le considérer comme une personne, non réductible à ses pleurs, avec ses émotions et ses besoins. Laissons l’Esprit de paix nous envahir, plutôt que l’esprit de discorde ! Rappelons-nous que l’enfant ne nous appartient pas, que nous avons une mission d’éducation auprès de lui et qu’il n’est pas l’éponge de nos désirs et de nos colères. Se confesser est également un bon moyen de ne pas laisser le diable s’engouffrer dans nos faiblesses, et de recevoir des grâces pour la suite ! «Quand je finis une journée en criant, en proférant des menaces sans queue ni tête, même s’il est facile d’accuser la fatigue, je sens que c’est parce que mon âme a besoin d’un coup de propre ! » confie Marie-Antoinette, mère de trois jeunes enfants.
2) Etre reposée. Sinon, c’est un cercle vicieux : plus nous sommes fatiguées, moins nous sommes patientes ; plus nous nous énervons, plus nous sommes fatiguées. Forçons-nous à faire des siestes. Et n’ayons pas le ventre vide ! Organisons nos journées et nos tâches (en restant réalistes) et partageons celles-ci avec notre conjoint.
3) Ne pas être qu’une maman. Prenons du temps pour nous - et pas seulement pour notre couple. Faisons une activité, qu’elle soit professionnelle, bénévole, créative... Sortons, rechargeons nos batteries, détendons-nous et valorisons-nous, dépensons-nous en faisant du sport, parce qu’un moteur ne marche pas sans essence. Si l’enfant de son côté vit régulièrement de bons moments avec des personnes qu’il apprécie, tout le monde y trouvera son compte !
4) Supprimer des causes d’énervement. On ne trébuchera pas sur un jouet si l’on a pris le temps de ranger avec son enfant, ou de dédier un espace au jeu. On ne criera pas avec l’enfant qui fait des bêtises si on lui a proposé auparavant une activité. On ne malmènera pas l’enfant pour qu’il se dépêche, si l’on a pris de l’avance sur le planning.
5) Etre à l’écoute des émotions de l’enfant. Trop souvent, nous essayons de les refouler pour calmer l’enfant, comme l’explique Isabelle Fillozat dans le livre très éclairant Au cœur des émotions de l’enfant (Marabout). Parce qu’une émotion, cela fait du bruit. L’enfant a pourtant besoin d’être accompagné pour que ses émotions soient reconnues et décryptées, car l’émotion qui n’ose se dire se déguise. Ainsi un enfant qui tape a besoin de contact. Prenons-le dans nos bras pour le « contenir », rassurons-le et aidons-le à retrouver son calme, puis à formuler son émotion pour que, la prochaine fois, il sache s’exprimer sans hurlements ni larmes. Derrière une peur d’un chien inoffensif, se cache peut-être la peur d’être séparé de sa maman. Se mettre mentalement à la place de son enfant est aussi un moyen de mieux le respecter ; mais aussi de comprendre que ce qui nous paraît bénin est pour lui un vrai chagrin, une vraie injustice.
6) Lâcher prise et se détendre. Demandons-nous : « Est-ce si important ? » La mère parfaite n’existe pas. Serons-nous aussi exigeantes avec le premier enfant qu’avec le dernier ? Le plus crucial n’est-il pas que notre enfant se sente aimé et aime à son tour ? Mieux vaut le laisser progresser à son rythme ; montrons que nous avons confiance en lui, et il nous fera confiance ! Montrer une bonne maîtrise de soi sera également un bon exemple pour lui.
7) Prendre du recul. Quand nous sommes hors de nous, respirons profondément, observons-nous mentalement (« Je suis en colère, j’ai envie de frapper ») pour accepter l’émotion et non la refouler, puis décider d’une attitude bienveillante ; prononçons calmement quelques mots. Quand l’explosion est proche, que la patience est épuisée, mieux vaut parfois quitter la pièce, compter jusqu’à 10 ou prendre l’air sur le balcon. Ce n’est pas une fuite car le dialogue vient ensuite (voire le clef 10), mais c’est de la prudence ! Le saint Curé d’Ars lui-même nous le conseille : « Eloignez-vous autant que possible, à l’instant même, de l’objet qui excite votre colère. » Mieux vaut taper dans un coussin que sur un enfant. Et si nous avons envie de jeter notre rejeton par la fenêtre, utilisons cette comparaison : on ne supprime pas la maladie en supprimant le malade !
8) S’informer et parler. Livres, Chantiers Éducation des Associations Familiales Catholiques ou encore discussions avec d’autres mamans permettent de prendre du recul. Téléphoner à une amie aide à faire baisser la pression en cas d’énervement contenu.
9) Etre patiente avec soi-même. Lorsque nous nous « défoulons » sur notre enfant, ne sommes-nous pas en train de régler un problème personnel ? De nous prouver que l’éducation reçue de nos parents, parfois avec des cris et fessées, était bonne puisque nous la reproduisons nous-mêmes ? Il est intéressant d’avoir un regard critique sur ladite éducation. Plus concrètement, l’enfant semble souvent énervé le jour où nous le sommes aussi, car il prend en charge nos émotions inconscientes, mais réelles, comme l’explique Isabelle Filliozat. Sachons nous interroger avec humilité sur nos manques et nos blessures anciennes, pour nous en souvenir et les accepter comme du passé, parfois avec l’aide d’un thérapeute ou d’un directeur spirituel.
10) Dialoguer. Quand nous nous sentons épuisées, expliquons à l’enfant que maman est fatiguée, que sa patience est très petite. Sachons demander pardon, et pardonner.
Solange Pinilla
Article publié dans Zélie n°1 (septembre 2015). Crédit photo : Pixabay.com