Au cœur des miracles eucharistiques
Après la consécration à la messe, le Christ est réellement présent sous les apparences du pain et du vin. A vue strictement objective, on ne constate pas de changement chimique. Il est cependant arrivé plusieurs fois dans l’histoire que des phénomènes extraordinaires aient lieu autour de l’Eucharistie. Zoom sur trois d’entre eux, reconnus par l’Eglise.
Connaissez-vous Carlo Acutis ? Ce jeune Italien est mort en 2006 à l’âge de 15 ans, suite à une leucémie. Passionné de Dieu et doué en informatique, proclamé bienheureux par l’Eglise en 2020, Carlo Acutis a conçu une exposition dédiée aux miracles eucharistiques (www.miracolieucaristici.org).
Même si la foi en la présence réelle n’a pas toujours été facile à recevoir chez tous les croyants, Dieu a suscité des miracles pour inviter à fortifier cette foi. « Le scénario courant est le suivant : après qu’un prêtre (ou un évêque) a prononcé les paroles de la consécration, l’hostie et le vin contenus dans le calice se changent mystérieusement en chair et en sang [humains] » raconte l’historien Patrick Sbalchiero dans son nouveau livre, Enquête sur les miracles dans l’Église catholique (Artège).
Il relève trois caractéristiques communes : ces miracles sont immédiats (d’une fraction de seconde à quelques minutes), irréversibles (chair et sang humains ne sont jamais redevenus pain et vin), et rares (environ 135 depuis l’an 750).
Le plus connu est sans doute celui de Lanciano. Ce village italien, sur la côte Adriatique, se situe d’ailleurs à 3 km d’un village dont le nom fait allusion à saint Longin le Centurion, ce soldat romain qui planta le coup de lance dans le flanc de Jésus en croix, blessure d’où jaillirent du sang et de l’eau. Vers l’an 750 à Lanciano (photo ci-dessus), un moine en train de dire la messe est traversé d’un doute : et si la présence réelle du Christ n’était qu’un leurre ? « Aussitôt, le moine est saisi de stupeur : l’hostie, de forme circulaire, est devenue un morceau de chair fraîche et le vin, à l’intérieur du calice, s’est transformé en sang ! » raconte Patrick Sbalchiero.
Aujourd’hui dans l’église saint François de Lanciano, le reliquaire contient un ostensoir dans lequel sont conservés un morceau de chair séchée en forme d’hostie et cinq caillots de sang séché (photo ci-dessous). Des analyses scientifiques de ces reliques, publiées en 1971 par deux professeurs de médecine, livrent des conclusions stupéfiantes : la chair est humaine, composée de « tissu musculaire strié du myocarde » - le muscle cardiaque humain – et le liquide est du sang humain de groupe AB. Il faut noter que ce groupe sanguin, rare et receveur universel, est celui recueilli sur le suaire de Turin.
Quelques siècles plus tard, en 1822, à Bordeaux, une vingtaine de fidèles en train de prier dans la chapelle des Sœurs de la Sainte-Famille sont témoins d’un phénomène inexplicable. Lorsque le prêtre commence la bénédiction du Saint-Sacrement, « l’image du Christ « bénissant » vient couvrir l’hostie consacrée ou, selon certains, se substitue à elle de manière intégrale ». Pendant vingt minutes, le phénomène se prolonge. Le prêtre, l’abbé Delort, racontera : « Sa figure était très blanche et représentait un jeune homme d’environ trente ans, extraordinairement beau. Il était revêtu d’une écharpe de couleur rouge foncé. »
Plus récemment, à Buenos Aires, en 1996, un événement extraordinaire se produit pendant la messe d’une église de la ville, située dans un centre commercial. à la fin de la cérémonie, une femme s’approche du prêtre et lui signale qu’une hostie est tombée à terre. Le père ramasse celle-ci et la place dans un récipient rempli d’eau afin de provoquer sa dissolution, ainsi que l’Église le demande en pareil cas. Mais huit jours plus tard, le 26 août, « le père Dezet ouvre le tabernacle et découvre l’hostie recouverte de sang ou, du moins, d’un liquide ressemblant » narre Patrick Sbalchiero. Affolé, il téléphone à son évêque, Mgr Bergoglio – le futur pape François ! -, qui lui demande de prendre une photo. On constate que l’hostie est devenue un morceau de chair.
En 1999, un échantillon de l’hostie est envoyé à New York pour une expertise menée par un cardiologue réputé, qui ne connaît pas l’origine de l’échantillon. Les résultats sont formels : « La matière analysée est un fragment de muscle de cœur. Ceci indique que le cœur était vivant au moment où l’échantillon a été prélevé, étant donné que les globules blancs meurent en dehors d’un organisme vivant. Par ailleurs, ces globules blancs avaient pénétré les tissus, ce qui indique d’autant plus que le cœur avait été soumis à un stress intense, comme si son propriétaire avait été battu sévèrement au niveau de la poitrine. »
Un second expert compare ces analyses à celles du miracle de Lanciano : les échantillons de Buenos Aires et ceux de Lanciano proviennent d’une seule et même personne, de groupe sanguin AB... Solange Pinilla
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