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Valérie : « La maternité spirituelle arrive de surcroît. »


Ne pouvant pas avoir d’enfant, Valérie et son mari Eric sont devenus ensemble membres d’un Foyer de charité. Dans l’accueil des retraitants, Valérie trouve la joie de la maternité spirituelle.

« Au moment où Éric et moi nous sommes mariés, en 2002, une vie communautaire n’était pas du tout à l’ordre du jour, raconte Valérie de sa voix paisible et joyeuse. Nous pensions avoir des enfants, un travail qui nous plaise, des amis... Au bout de deux ans de mariage, nous avons appris que nous ne pouvions pas avoir d’enfant. Même si c’était difficile et douloureux, nous avons reçu la capacité de consentir à ce diagnostic dans la paix. »

Pendant plusieurs années, Valérie et Eric cherchent comment donner du sens à leur situation, et essaient de connaître la manière dont ils vont pouvoir se donner. Ils débutent une procédure d’adoption, mais celle-ci n’aboutit pas au niveau administratif. « Nous avons alors pensé que cela n’était pas notre voie » évoque Valérie.

Ressentant le besoin d’être éclairés et accompagnés, ils se rapprochent du Foyer de charité de Tressaint, dans les Côtes d’Armor. Nés en 1936 de l’impulsion de Marthe Robin et du Père Finet, les Foyers de charité sont des communautés de laïcs, hommes ou femmes, célibataires ou pour certains mariés, et de prêtres, dont la principale mission est de proposer des retraites spirituelles, en France et dans le monde entier.

Au bout de deux années pendant lesquelles ils fréquentent régulièrement le Foyer de charité pour se ressourcer, Valérie et Éric éprouvent le besoin d’aller plus loin. Ils prennent tous les deux un congé sabbatique de onze mois, afin de prendre un temps pour Dieu et discerner. « Nous avons voulu vivre ce temps en couple au Foyer de charité, car nous ne nous sentions pas du tout appelés à partir en mission à l’étranger. Nous habitions Saint-Brieuc et nous voulions aller là où nous étions plantés. »

Rapidement, le couple comprend que le Seigneur les appelle à se donner en vivant la vie communautaire en couple, et, par l’accueil des retraitants qui viennent au Foyer, à permettre à ceux-ci de faire la rencontre du Christ.

Valérie et Éric deviennent donc en 2010 le deuxième couple de la communauté du Foyer de charité de Tressaint, qui compte actuellement 78 personnes. Pour Valérie, c’est une vraie « vie de famille » qu’ils expérimentent, en communauté mais aussi avec les 7 000 retraitants qui viennent chaque année au Foyer pour une durée de un à six jours. « Nous formons une seule communauté avec eux, notamment pendant les temps de prière du matin, la messe, la prière du soir, le chapelet ou encore l’adoration. »

Valérie et son mari vivent donc « cette vocation très particulière de vivre complètement et simultanément le sacrement de mariage et la vie communautaire ». « Ce n’est pas toujours très facile à mettre en œuvre, confie la jeune femme, mais je reste émerveillée devant le mystère de cet appel très particulier. »

Elle vit donc profondément la maternité spirituelle : « En arrivant au foyer, nous avons trouvé ce lieu où nous pouvions nous donner plus pleinement. Ici, c’est assez facile de vivre la maternité spirituelle car nous rencontrons énormément de personnes, d’horizons très divers, et dont beaucoup de jeunes. Les accueillir me comble complètement. » Pour Valérie, la maternité spirituelle passe par l’écoute, la prière, l’évangélisation directe, mais aussi des tâches très simples, comme le ménage ou le service de table : « C’est le sens que nous donnons à toutes ces tâches qui fait que cela porte du fruit. »

En effet, même si les fruits de la maternité spirituelle peuvent parfois être visibles, ils ne nous appartiennent pas. « Ce qui nous appartient, c’est cette question : « Comment est-ce que je me donne aujourd’hui ? » Cette maternité, elle arrive de surcroît, sans que je la recherche d’abord. J’en suis témoin en relisant ce dont je fais l’expérience et en voyant que je donne la vie là où le Seigneur m’a plantée. »

Valérie a constaté que les enfants sont parfois plus sensibles à la maternité ou à la paternité spirituelle : « Un jour, des enfants accueillis au Foyer de charité nous ont demandé : « Avez-vous des enfants ? » J’ai expliqué très simplement que non, mais que cela ne nous empêchait pas d’être heureux. Une fille de 8 ans a répondu : « C’est un peu nous, vos enfants ! » ... Elle avait tout compris, avec simplicité, sans cette gêne qu’ont parfois les adultes quand on aborde le sujet. »

Lorsque l’on demande à Valérie quelle distinction elle voit entre la maternité spirituelle et la paternité spirituelle, elle souligne : « Je vis la maternité spirituelle surtout dans l’accueil et l’écoute. Éric n’a pas tout à fait le même positionnement. Il vit la paternité spirituelle davantage comme le fait de faire grandir l’autre, de le lancer. » Une complémentarité riche et subtile au service du Christ. Solange Pinilla

Crédit photo © MichelRichard-photographe

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