top of page

Un couple royal uni par la foi


Couple fusionnel, Baudouin et Fabiola ont régné sur la Belgique pendant plus de 30 ans. Le secret de leur bonheur ? Un grand amour, enraciné dans une foi profonde.


Fils aîné du roi Léopold III, Baudouin accède au trône à l’âge de 20 ans. Jeune homme réservé et habité par son devoir, il découvre toute l’ampleur de sa tâche dans un contexte difficile – un père qui a dû abdiquer, une mère décédée quand Baudouin était enfant… Il plonge corps et âme dans ses nouvelles fonctions.

Dix ans plus tard, son désir de se marier et de fonder une famille se fait de plus en plus fort. Par l’intermédiaire d’un cardinal et d’une religieuse, il rencontre Fabiola de Mora y Aragon, jeune aristocrate espagnole de 32 ans. L’entente est immédiate. Fabiola et Baudouin se fiancent à Lourdes et se marient à Bruxelles quelques mois plus tard, le 15 décembre 1960.

Leur espoir d’avoir des enfants est vif mais, les années passant, ils comprennent qu’autre chose les attend : ils sont appelés à aimer tous les enfants du pays, sans restriction. Cet appel se traduit par des actes concrets, comme la création de la Fondation Roi Baudouin, qui aide notamment les enfants en difficulté, confrontés à la pauvreté ou à la maltraitance.

Lors d’une allocution télévisée, le souverain n’hésite pas à rappeler l’importance d’un climat serein pour l’enfant : « La paix n’est pas seulement affaire de gouvernement. Elle se construit dans l’âme des peuples quand les hommes et les femmes de ces peuples ont confiance les uns dans les autres. La paix familiale n’est jamais un bien acquis définitivement. Elle se construit chaque jour entre conjoints, par le dialogue, la confiance, le respect réciproque, la réconciliation. C’est dans un tel climat que dès le plus jeune âge, les enfants peuvent faire l’apprentissage de la paix. Dans un monde souvent violent, ils pourront à leur tour devenir des artisans de paix. Une telle famille est source de rayonnement ! »

Cet amour pour les enfants et un profond respect de la vie conduisent le roi à refuser de signer la loi sur l’avortement en 1990 ; une décision difficile à prendre, qui le met temporairement dans l’impossibilité de régner.

De nature parfois mélancolique, Baudouin est charmé par l’enthousiasme et la gaieté naturelle de Fabiola. Tous deux n’hésitent pas à laisser transparaître leur amour lors de manifestations publiques, échangeant des sourires et des regards complices. Le roi dira de son épouse qu’ « elle a une manière d’être avec le gens qui est idéale. Elle est attentive, tellement toute aux autres, que je comprends qu’on l’adore ». De son côté, la reine décèle chaque jour davantage la bonté et la profondeur de son époux.

Ils partagent la même foi et la prière occupe une place centrale dans leur vie : ils récitent le chapelet et assistent à la messe quotidiennement, y compris lors des déplacements à l’étranger. Ils participent également à de nombreuses retraites. Leur foi en Dieu les conduit à se tourner vers les autres, de manière très concrète :

« Aujourd’hui, écrit Baudouin, j’essaierai d’être particulièrement attentif à tous ceux que le Seigneur mettra sur mon chemin… Dieu ne nous demande pas d’être expert technique dans les domaines les plus divers, de la musique à la politique, mais, guidé par son Esprit, d’aimer les hommes avec son Amour, les regarder avec ses yeux, les écouter avec ses oreilles, leur parler avec ses paroles. Seigneur, nous désirons cela, Fabiola et moi, de toute notre âme. »

Le roi décède en 1993 ; la reine assiste à ses funérailles vêtue de blanc, couleur de la résurrection, témoignant ainsi, une fois encore, de sa foi en l’amour plus fort que la mort. Elle rejoindra son époux 20 ans plus tard, au terme d’une existence marquée par une grande confiance en Dieu et empreinte d’un amour sans limites pour son mari.Laetitia Cordonnier


Article paru dans Zélie n°17 (Février 2017)



Crédit photo : K.H. Schumacher/Wikimedia commons CC

Derniers articles
bottom of page